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email : abbaye@clairval.com
21 novembre 20027
Bien cher Ami de l'Abbaye Saint-Joseph,
Un Pasteur presbytérien américain, converti
au catholicisme en 1990, s'entendit un jour
objecter: «C'est pour l'argent que vous vous
êtes fait catholique. – Non, pas pour
l'argent, répliqua-t-il, mais pour les
richesses!» Un autre Pasteur converti peu après
précise cette pensée: «Nous les convertis,
nous avons été enrichis au-delà de nos rêves!...
L'angoisse endurée n'est pas digne de
comparaison avec les richesses acquises: la
Sainte Eucharistie, le Pape, le Magistère,
les sacrements, Marie, les saints – la
splendeur du Christ reflétée dans son Église.
Je considère tout comme une perte à cause
de ce bien qui dépasse tout: la connaissance
du Christ Jésus, mon Seigneur (Ph 3, 8)».
Au cours de l'histoire, nombreux sont ceux
qui, nés en dehors de la véritable Église
du Christ, sont parvenus, avec le secours de
la grâce, à trouver le chemin de la pleine vérité.
Parmi eux, John Henry Newman occupe une place
éminente.
Né le 21 février 1801, le jeune John Henry,
fils d'un banquier de Londres, reçoit de sa mère,
qui descend de protestants français, une éducation
religieuse tout imprégnée de calvinisme.
Plein de préventions contre le catholicisme,
il croit fermement que le Pape est l'Antéchrist.
Cependant, à quinze ans, tandis qu'il
commence ses études dans la grande école
d'Ealing, près de Londres, un changement sérieux
s'opère dans son esprit, grâce à une lumière
venue d'en haut. «Je ressentis pour la première
fois, écrit-il, l'influence d'un credo
déterminé, et j'eus conscience de ce qu'est
un dogme, impression qui, grâce à Dieu, ne
s'est jamais effacée ni obscurcie». De plus,
une pensée en désaccord avec son
protestantisme s'empare de lui: il se sent
appelé par Dieu à vivre dans le célibat.
C'est pourquoi, écartant toute pensée de
mariage, il se résout à vivre célibataire
et à embrasser la carrière ecclésiastique
dans l'Église anglicane.
Premier vicaire du
Christ
Étudiant précoce, il est admis à
l'Université d'Oxford à l'âge de seize ans.
Passionné par la lecture, curieux de toutes
sortes de connaissances, il prend plaisir à
étudier l'histoire, les langues orientales,
la poésie et les mathématiques. Grand
amateur de musique, il aime à se distraire en
jouant du violon. C'est un esprit ouvert, qui
s'adonne à tout avec le même zèle. Dès
cette époque, il s'absorbe volontiers dans la
méditation des réalités invisibles, cherche
avec ardeur à faire le bien et à connaître
la vérité. «Le drame intérieur qui marqua
la longue vie de John Henry Newman tourna
autour de la question de la sainteté et de
l'union au Christ. Son désir le plus ardent
était de connaître et d'accomplir la volonté
de Dieu» (Jean-Paul II, discours pour le
centenaire de la mort de J. H. Newman, en
1990). Cette aspiration se concrétisera au
long de sa vie dans une grande docilité à
suivre la voix de sa conscience. Il écrira:
«La conscience est une loi de notre esprit,
mais qui dépasse notre esprit, qui nous fait
des injonctions, qui signifie responsabilité
et devoir, crainte et espérance (...) Elle
est la messagère de Celui qui, dans le monde
de la nature comme dans celui de la grâce,
nous parle à travers le voile, nous instruit
et nous gouverne. La conscience est le premier
de tous les vicaires du Christ» (Lettre citée
dans le Catéchisme de l'Église
catholique, CEC, 1778). En effet, au fond
de sa conscience, l'homme découvre la présence
d'une loi qu'il ne s'est pas donnée lui-même,
mais à laquelle il est tenu d'obéir ; cette
voix le presse d'aimer, d'accomplir le bien et
d'éviter le mal. Cependant, la conscience
doit être informée et éduquée tout au long
de la vie, à la lumière de la Parole de
Dieu, mais aussi en prenant «en sérieuse
considération la doctrine sainte et certaine
de l'Église. De par la volonté du Christ, en
effet, l'Église catholique est maîtresse de
vérité» (Concile Vatican II, Déclaration Dignitatis
humanæ, n. 14).
En 1820, le jeune étudiant obtient le grade
de bachelier-ès-Arts, et deux ans plus tard,
il est nommé fellow (distinction conférée
à l'élite des diplômés de chaque collège)
du collège d'Oriel, ce qui le fait entrer
d'emblée dans la société la plus raffinée
d'Oxford. En 1828, on lui confie un poste de
tuteur, où il est chargé à la fois de
l'enseignement littéraire et de l'éducation
morale des étudiants. Au contact des autres
fellows, le jeune Newman subit l'influence des
idées de son époque: confiance excessive
dans le monde et dans la liberté humaine au mépris
de tout frein et de toute loi. Il écrira: «Je
commençais à mettre la supériorité
intellectuelle au-dessus de la supériorité
morale; j'allais à la dérive». Sous la
bonne influence d'un ami, Hurrel Froude,
Newman se dégage de cette voie funeste.
Ordonné diacre de l'Église anglicane dès
1824, il devient bientôt vicaire de l'église
Saint-Clément d'Oxford, en attendant de
devenir curé de Saint-Mary's, l'église de
l'Université (1828).
L'Église dont il est membre est alors en
pleine crise. Après environ trois siècles de
persécution du catholicisme, la religion
officielle de l'Angleterre est incontestée
mais désormais languissante et sans vie. Le
clergé, mû par des vues purement humaines,
se préoccupe de cumuler de fructueux bénéfices,
sans souci d'une direction spirituelle à
donner, d'une action apostolique à exercer.
Le culte n'a plus d'éclat, ni de dignité. L'Église
anglicane paraît moins être la gardienne de
la foi religieuse qui s'impose à la raison et
éclaire la conscience, qu'un établissement
lié étroitement à l'État, dont il a reçu
des privilèges politiques et de grandes
richesses.
La passion de
l'antiquité
Au fur et à mesure qu'il se dégage
des idées mondaines, Newman sent naître en
lui un grand attrait pour les Pères de l'Église,
ces écrivains ecclésiastiques des premiers
siècles qui, par leur sainteté et
l'orthodoxie de leur doctrine, sont des témoins
privilégiés de la Sainte Tradition. Déjà,
à l'âge de quinze ans, il a rencontré les Pères
de l'Église à travers l'ouvrage de Joseph
Milner, L'Histoire de l'Église du Christ.
Ce livre l'a passionné pour l'antiquité chrétienne.
Maintenant, la graine semée pendant
l'adolescence croît dans son âme, et il
cherche à lire les Pères in extenso,
dans le texte. Dans le courant des années qui
suivent, il se constitue une bibliothèque
imposante d'oeuvres patristiques. Mais John
Henry Newman est aussi un passionné d'Écriture
Sainte; il écrit en effet à sa soeur
Harriett: «Si vous avez quelque temps de
reste le dimanche, apprenez des parties de l'Écriture
par coeur. Le bénéfice m'en semble
incalculable. Cela imbibe l'esprit de bonnes
et saintes pensées. C'est une ressource dans
la solitude, dans un voyage, dans une nuit
sans sommeil». La lecture assidue de la Bible
le prépare à une meilleure connaissance de
l'Église. En effet, suivant la remarque de
saint Augustin, «les Prophètes ont parlé
plus clairement et plus longuement de l'Église
que de Jésus-Christ, car ils prévoyaient
qu'il y aurait beaucoup plus d'erreurs,
volontaires et involontaires, sur ce point que
sur le mystère de l'Incarnation» (Catéchisme
du Concile de Trente, à l'article «Je
crois à la sainte Église catholique»).
En 1830, M. Hugh Rose, de Cambridge, à la
recherche de collaborateurs pour une Bibliothèque
ecclésiastique, propose à Newman d'écrire
une histoire des premiers Conciles. Pour réaliser
ce travail, John Henry étudie de près les Pères
de l'Église d'Alexandrie, en particulier
saint Athanase et Origène; il en retire la
conviction que la Providence, par l'entremise
des Anges, a conduit les événements et les
peuples, Juif et païens, vers la Révélation
plénière de la vérité en Jésus-Christ.
C'est seulement à la fin de 1833 que le fruit
de cette étude sera publié sous le titre:
Les Ariens du IVe siècle.
Tirer le signal
d'alarme
En juillet 1833, Newman rentre juste de
vacances passées dans le sud de l'Europe,
lorsque le pasteur John Keble prononce le
discours publié par la suite sous le titre
significatif de National Apostasy. Ce
discours, dénonçant l'état critique de l'Église
anglicane, réveille les consciences des
anglicans soucieux de la véritable identité
chrétienne de leur Église; il restera dans
l'esprit de Newman comme l'aurore du mouvement
religieux connu de l'Histoire sous le nom de
«Mouvement d'Oxford». Dès ses débuts,
Newman fait chorus avec les leaders du
Mouvement et contribue à la publication des
«Tracts for the times», écrits de quelques
pages, sans signature et sans but précis
sinon de tirer le signal d'alarme sur le
danger couru par l'Église anglicane. La
diffusion des tracts devient rapidement considérable.
Dans le clergé anglican, jusqu'alors
engourdi, ces idées nouvelles et inattendues
produisent une sorte de choc. Tous sont remués.
Si, aux yeux de Newman, la position doctrinale
de l'anglicanisme semble inattaquable, sa déchéance
morale lui paraît liée à l'abandon de la
Tradition patristique. Du contact avec les Pères,
il espère un rajeunissement pour son Église.
Persuadé que la doctrine de l'Église
d'Angleterre repose essentiellement sur les Pères,
il estime que le retour aux Pères est
synonyme de retour aux théologiens anglicans
du XVIe siècle. Newman se montre favorable à
une via media, sorte de position intermédiaire
entre le protestantisme et le catholicisme
romain, d'après laquelle il maintient contre
le premier l'autorité de la Tradition et des
premiers Pères et rejette dans le second des
doctrines qui lui apparaissent comme des
innovations apparues au cours des siècles.
D'autre part, il considère l'Église
anglicane comme une branche de l'Église
catholique, les deux autres étant représentées
par l'Église grecque et l'Église romaine.
Mais, en 1839, en étudiant l'histoire des
Monophysites (hérétiques du Ve siècle qui
soutenaient qu'il n'y a qu'une seule nature en
Jésus-Christ), il prend conscience de
l'impossibilité de soutenir l'anglicanisme.
C'est un coup de foudre, totalement inattendu.
«Il m'était difficile, explique-t-il, de démontrer
que les Monophysites étaient hérétiques
sans admettre que les Protestants et les
Anglicans l'étaient également; de trouver
contre les Pères du Concile de Trente des
arguments qui ne retombent pas sur ceux de
Chalcédoine (Concile oecuménique de 451
contre les Monophysites); de condamner les
Papes du XVIe siècle sans condamner en même
temps ceux du Ve. De part et d'autre, le
combat de l'erreur et de la vérité était
absolument le même. Les principes et la
conduite de l'Église actuelle étaient ceux
de l'Église d'alors; les principes et la
conduite des hérétiques d'alors étaient
ceux de nos Protestants: voilà ce que je
constatais, à mon grand regret».
Une théorie pulvérisée
Mgr Wiseman (prélat anglais qui
deviendra cardinal et archevêque de
Westminster en 1850) publie alors un article
sur les Donatistes (un groupe de chrétiens
africains qui, au IVe siècle, se
dressaient contre l'Église universelle et
soutenaient qu'ils étaient les seuls à avoir
maintenu la vérité) qu'il compare aux
Anglicans. Un ami fait remarquer à Newman une
phrase de saint Augustin contenue dans
l'article: Securus iudicat orbis terrarum,
qu'on peut traduire: Le jugement de l'Église
universelle est sûr. «Il répéta ces
paroles à plusieurs reprises, raconte Newman,
et, quand il fut parti, elles continuèrent à
résonner à mon oreille: Securus iudicat
orbis terrarum. C'étaient des paroles qui
allaient plus loin que la question des
Donatistes; elles s'appliquaient à celle des
Monophysites. Elles donnaient à l'article une
force qui m'avait échappé d'abord. Elles décidaient
des questions ecclésiastiques d'après une règle
plus simple que celle de l'Antiquité...
Quelle lumière se trouvait par là jetée sur
toute controverse dans l'Église! Non que,
pour un instant, la foule ne pût errer dans
son jugement, non que, dans la tempête
arienne, plus de sièges qu'on n'en saurait
compter n'aient ployé devant sa furie et
n'aient abandonné saint Athanase, non que la
foule des évêques n'ait eu besoin, pendant
le combat, d'être soutenue par le regard et
la voix de saint Léon; mais parce que le
jugement réfléchi auquel l'Église entière
adhère et adhère enfin, est une prescription
infaillible, une sentence définitive contre
celles de ses branches qui protestent et qui
s'éloignent d'elle... Par une simple phrase,
la parole de saint Augustin me frappait avec
une puissance que je n'avais jamais trouvée
dans aucune autre... Par ces grandes paroles
de l'ancien Père, la théorie de la via
media était absolument pulvérisée». La
via media lui apparaissait désormais
comme la voie de l'hérésie, cette voie que dénonce
l'Évangile de saint Jean, par laquelle les
voleurs et les brigands cherchent à aborder
la bergerie du Christ, par opposition à la
porte royale qui permet d'y entrer en toute
dignité (Jn 10, 1-2).
Néanmoins, Newman ne renonce pas encore à sa
défense de l'anglicanisme. S'il reconnaît
que l'Église anglicane n'a ni l'unité ni
l'universalité de l'Église du Christ, il
veut s'efforcer de prouver qu'elle a du moins
les autres notes de la véritable Église. Il
rédige alors le «Tract 90» dans lequel il
tente de démontrer que les 39 articles
promulgués par la reine Élisabeth en 1571
(articles qui fondent le Credo anglican) sont
compatibles avec les principes catholiques.
Mais cet écrit met le feu aux poudres. Les
chefs de l'université et la plupart des évêques
anglicans le réprouvent violemment et
regardent comme suspects tous les partisans du
Tract. Le coup est terrible pour Newman; il y
voit la preuve que son Église ne peut ni ne
veut assimiler les éléments catholiques
qu'il s'efforce d'y introduire.
«Que feraient les
Pères à ma place?»
En 1841, sa position au sein de
l'anglicanisme est devenue si difficile qu'il
se voit obligé de confier à son vicaire sa
charge de curé de Saint-Mary's. Dans le désarroi
de son coeur déchiré, il se retire avec
quelques disciples à Littlemore, hameau tout
proche d'Oxford, où il se recueille et
reprend à la base ses études sur les titres
de l'Église anglicane. Il sent surtout le
besoin de chercher, dans la prière et la
mortification, la grâce nécessaire pour résoudre
le problème qui le tourmente. Conscient de s'être
souvent trompé, il se demande s'il ne se
trompe pas encore cette fois. La lutte est pénible
et lente; dans sa droiture d'âme, il écrit
à ses paroissiens de Littlemore: «Souvenez-vous
de cet homme dans les jours qui viendront, même
si vous n'entendez plus parler de lui, et
priez pour lui, afin qu'il sache discerner en
toute chose la volonté de Dieu, et qu'à tout
moment il soit prêt à l'accomplir». La vie
à Littlemore est pauvre et austère: jeûnes
rigoureux, silence monastique, récitation des
offices canoniques conformément à la
liturgie catholique, méditations, confession
hebdomadaire, Communion fréquente. À peine
installé, Newman commence à traduire les
oeuvres de saint Athanase. «J'avais pris la résolution
de mettre de côté toute controverse, et je
m'occupais de ma traduction de saint
Athanase... Je vis clairement dans l'histoire
des Ariens que les Ariens purs étaient les
Protestants, que les Semi-Ariens étaient les
Anglicans, et que Rome enfin était alors ce
qu'elle est aujourd'hui. La vérité reposait,
non dans la via media, mais dans ce qu'on
appelait le parti extrême...» Sa préoccupation
constante est de savoir ce que feraient les Pères
de l'Église à sa place. Ceux-ci le
conduisaient là où il ne pensait pas se
rendre.
Dans sa retraite, une autre pensée se présente
à l'esprit de Newman: ces «dogmes nouveaux»,
que les Anglicans reprochent à l'Église
romaine d'avoir fabriqués, ne seraient-ils
pas un développement homogène de la foi
apostolique? Il entreprend donc d'écrire son
Essai sur le développement du dogme chrétien.
Cette étude lui permet de franchir le dernier
obstacle qui le retient hors de l'Église
romaine; celle-ci, en effet, n'a rien inventé;
elle a seulement tiré du dépôt de la Révélation
des doctrines de plus en plus précises, mais
toujours dans le même sens. Le 6 octobre
1845, il interrompt subitement son travail,
puis, deux jours après, fait venir à
Littlemore un religieux catholique italien, le
Père Dominique. À peine celui-ci arrivé,
Newman se prosterne à ses pieds et lui
demande d'entendre sa confession. Après une
nuit de prières, Newman, avec deux disciples,
fait sa profession de foi catholique et reçoit
le baptême sous condition. Désormais, il
appartient «par un effet de la miséricorde
divine, à l'Église que le Christ a fondée
et que dirigent les successeurs de Pierre et
des autres Apôtres, entre les mains desquels
demeurent entières et vivantes les
institutions et la doctrine de la communauté
apostolique primitive» (Déclaration
Mysterium Ecclesiæ de la Congrégation pour
la Doctrine de la Foi, 24 juin 1973). S'il
peut y avoir une légitime joie d'appartenir
à l'Église catholique, il ne convient pas
d'en concevoir de l'orgueil, mais plutôt d'en
rendre humblement grâces. En effet, «tous
les fils de l'Église doivent se souvenir que
la grandeur de leur condition doit être
rapportée non à leurs mérites, mais à une
grâce spéciale du Christ; s'ils n'y
correspondent pas par la pensée, la parole et
l'action, ce n'est pas le salut qu'elle leur
vaudra, mais un plus sévère jugement»
(Concile Vatican II, Lumen gentium, 14).
L'amie la plus chère
Si prévue qu'ait été la « sécession
» de Newman, l'effet en est immense dans le
monde anglican. On évalue à plus de trois
cents les conversions qui se produisent immédiatement
après la sienne, et le mouvement se
continuera les décennies suivantes. Newman
doit assumer un sacrifice très lourd en
quittant ce qui a fait sa vie jusque-là, et
s'adapter à un milieu catholique auquel il
n'est pas spontanément harmonisé. Ordonné
prêtre à Rome en 1847, il rentre en
Angleterre pour fonder à Birmingham une
communauté de l'Oratoire. De 1851 à 1858, il
s'emploie à la fondation d'une université
catholique à Dublin. Critiqué par un écrivain
partial, il écrit, en 1864, son Apologia
pro vita sua, autobiographie dont la
limpidité de style et la sincérité des
convictions lui valent un regain de sympathie
et de célébrité. Jusqu'à sa mort survenue
en 1890, Newman se donne sans compter au
service de l'Église catholique. En signe de
reconnaissance pour tant de travaux entrepris
avec fidélité et amour, le Pape Léon XIII
lui confère la dignité cardinalice, en 1881.
À la fin de sa longue vie, le Cardinal Newman
peut écrire en toute loyauté: «Mon désir a
été d'avoir la Vérité pour amie la plus chère,
et de n'avoir d'autre ennemi que l'erreur».
L'Église est l'oeuvre de Jésus-Christ, «oeuvre
par laquelle Il se prolonge, se réfléchit et
par laquelle Il est toujours présent dans le
monde. Elle est son épouse à laquelle Il
s'est entièrement offert; Il l'a choisie pour
Lui, Il l'a fondée et la maintient toujours
vivante. De plus, Il a donné sa vie pour
qu'elle vive... Frères, soyons bien
conscients de cette vérité: Jésus-Christ a
aimé l'Église... Si Dieu a aimé l'Église
au point de lui sacrifier sa vie, cela
signifie qu'elle est digne aussi de notre
amour» (Jean-Paul II, homélie prononcée au
Costa Rica, 3 mars 1983). Saint Augustin a pu
écrire cette formule lapidaire: «C'est dans
la mesure où quelqu'un aime l'Église qu'il
possède l'Esprit-Saint». Là se trouve peut-être
une des leçons les plus précieuses de la vie
du Cardinal Newman. Ses écrits projettent une
lumière très claire sur l'amour de l'Église
en tant qu'effusion continuelle de l'amour de
Dieu pour l'homme, à chaque étape de
l'histoire. Le Cardinal avait une authentique
vision surnaturelle, capable de percevoir
toutes les faiblesses présentes dans le tissu
humain de l'Église, mais également une sûre
perception du mystère caché au-delà de
notre regard humain. Nous pouvons faire nôtre
l'ardente prière à Jésus-Christ qui
jaillissait spontanément de son coeur: «Fais
que je n'oublie jamais que Tu as établi sur
terre un royaume qui est le Tien, que l'Église
est Ton oeuvre, établie par Toi, Ton
instrument; que nous sommes soumis à Tes règles,
Tes lois, Ton regard – que lorsque l'Église
parle, c'est Toi qui parles. Fais que la
connaissance intime de cette merveilleuse vérité
ne me rende pas insensible à son égard –
fais que la faiblesse de tes représentants
humains ne me fasse pas oublier que c'est Toi
qui parles et agis à travers eux».
Le Pape Jean-Paul II disait aux jeunes réunis
à Toronto au mois de juillet dernier: «Si
vous aimez Jésus, aimez l'Église».
Demandons à Marie notre Mère de vivre en
vrais fils de la sainte Église catholique,
afin d'être trouvés dignes de la vie éternelle.
Dom Antoine Marie osb
P. S. Nous recevrons avec gratitude toutes
les adresses d'éventuels lecteurs que vous
voudrez bien nous envoyer. N'hésitez pas à
nous demander nos tracts sur la Religion
catholique, la divinité de Notre-Seigneur Jésus-Christ,
un «petit livre de prières», des scapulaires
du Mont-Carmel avec notice explicative, les
promesses du Sacré-Coeur, les mystères du
Rosaire.
Numéros des comptes
Suisse : -C.C.P. : «Abbaye Saint-Joseph de
Clairval» 19-5447-7 Sion ou chèques.
Belgique : -C.C.P. : «Abbaye Saint-Joseph de
Clairval» 000-1339871-10 ou chèques.
France : -C.C.P. : «Abbaye Saint-Joseph de
Clairval» 5618 78 A Dijon ou chèques.
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(pas besoin de chèques internationaux spéciaux).
Canada : -Chèques bancaires ordinaires en $
can. (pas besoin de chèques internationaux spéciaux).
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semestre 1996 à l'année 2000, le programme des
retraites pour l'année 2001 et début 2002 :
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