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mel
: abbaye@clairval.com
Bien cher Ami
de l'Abbaye
Saint-Joseph.
Décerner les
honneurs de la
béatification
à un
religieux
hospitalier,
plusieurs fois
atteint de dépression
nerveuse, est
un acte qui
peut
surprendre au
premier abord.
Mais, en
proclamant
Bienheureux le
Père Henri
Rebuschini, le
4 mai 1997, le
Pape Jean-Paul
II a réconforté
bien des
hommes et des
femmes de
notre époque
confrontés à
des épreuves
semblables,
soit dans leur
propre
personne soit
dans leur
entourage.
Henri est né
en Italie du
Nord, à
Gravedona, sur
la rive
nord-ouest du
lac de Côme,
le 28 avril
1860. Son père,
Dominique,
employé
d'intendance
avant de
devenir
inspecteur-chef
des impôts
pour la
province de Côme,
n'est pas
favorable à
la religion:
il accompagne
sa femme
jusqu'à
l'entrée de
l'église mais
reste dehors.
Sa mère,
Sophie, chrétienne
exemplaire,
est native de
Livourne, en
Toscane. De ce
foyer
naquirent cinq
enfants. Henri
est le second.
À la fin de
ses études
secondaires,
Henri, qui ne
peut suivre
son attrait
pour la vie
religieuse, en
raison de
l'opposition
de son père,
s'inscrit à
la Faculté de
mathématiques
de Pavie. Garçon
calme et d'une
bonne éducation,
il ne reste
qu'une année
à la Faculté
dont l'anticléricalisme
lui cause
amertume et dégoût.
Revenu à Côme,
il fait son
service
militaire,
dans le cadre
de l'année de
volontariat.
Dans les temps
libres, il
s'isole
volontiers
dans la prière
et les bonnes
lectures. Élève
de l'École
militaire de
Milan, il en
sort
sous-lieutenant
de réserve,
estimé de ses
supérieurs
qui
l'encouragent
à faire carrière
dans l'armée.
Mais de retour
en famille, il
préfère
suivre des études
de comptabilité
qui s'achèvent
par un diplôme
obtenu en 1882
avec
d'excellentes
appréciations.
Une
voie qui ne
lui convient
pas
L'époux de sa
soeur Dorina,
qui dirige une
soierie à 45
km au nord de
Côme,
l'accueille
chez lui, et
lui confie un
emploi dans
l'administration.
Entre Henri et
le ménage de
sa soeur règne
une excellente
entente.
Cependant, au
bout de trois
ans, quelques
signes
laissent
entrevoir que
le jeune homme
est en
difficulté.
On lit de la
tristesse dans
ses yeux. Il
confie à son
père que ce
travail dans
l'industrie et
le commerce ne
lui convient
pas. Il a 24
ans, lorsqu'il
écrit à son
beau-frère:
«La pensée
de rester
toujours un
poids plutôt
que d'être
une aide
valable..., le
fait de savoir
en même temps
que mes
parents ne
seront jamais
tranquilles,
aussi
longtemps que
je resterai
dans une voie
qui ne
convient pas
à ma nature
(et qui me
rend
malheureux),
tout cela m'a
finalement
persuadé que
je devais y
renoncer, pour
le plus grand
bien de papa
et de maman,
pour le tien
et pour le
mien. Je te
dis cela, le
coeur
douloureusement
serré» (9 août
1884).
Les difficultés
d'Henri ne
sont pas causées
par le choix
d'une
profession qui
corresponde à
ses talents et
à ses
penchants,
mais par son
attrait
persistant
pour la vie
religieuse,
attrait
contrarié par
une forte
opposition de
la part de son
père. Bientôt,
malgré tous
ses efforts
pour accepter
son sort, il
tombe dans un
état
d'abattement
moral; il est
si maigre
qu'il semble
sortir de
maladie.
Enfin, au
cours de l'été
1884, le père
finit par se
«rendre»,
après de
longues
discussions
avec son fils,
et sur
l'intervention
du Bienheureux
Guanella (prêtre
instigateur
d'oeuvres
sociales, béatifié
en 1964), qui
a fait prier
dans tous les
monastères de
Côme pour
cette
vocation.
Trois mois après
avoir quitté
son emploi,
Henri
s'inscrit à
l'université
Grégorienne
de Rome pour y
poursuivre,
avec succès,
des études
ecclésiastiques.
Il y conquiert
l'estime de
ses
professeurs.
Il reçoit les
Ordres mineurs
avec la
mention: «Conduite
édifiante,
ayant un très
bon esprit d'Église».
Vers la fin de
l'année 1885,
ses parents et
sa tante
Madeleine,
viennent à
Rome et sont
heureux de le
trouver
satisfait et
serein.
Madeleine note
dans son
journal: «Henri
est content et
tranquille. Je
comprends
comment il
peut se sentir
ainsi. Il est
sûr d'être
sur le chemin
que Dieu lui a
préparé»
Sous
le pressoir
Soudain surgit
un obstacle
imprévu: de
mars 1886 à
mai 1887,
Henri est
terrassé par
une grave dépression
nerveuse. Âme
très généreuse,
ayant un sens
du devoir qui
n'admet pas de
demi-mesure,
Henri est porté
à faire des pénitences
excessives,
sans tenir
suffisamment
compte de sa
fragilité. Il
aurait plutôt
besoin de se
nourrir
davantage.
Mais il
s'efforce
d'imiter,
voire de
surpasser, les
exemples
d'austérité
qu'il remarque
autour de lui,
et en arrive
à un état d'épuisement
nerveux et
mental, cause
fréquente de
dépression. Déjà
de son temps,
lorsque sainte
Thérèse
d'Avila
arrivait dans
un Carmel et y
trouvait
tensions et
combats
spirituels,
elle demandait
d'abord que
chacune dorme
une heure de
plus! En
effet, la
fatigue
diminue notre
capacité de résistance,
nous fragilise
et accroît
notre vulnérabilité.
Une des armes
dont use le démon
dans le combat
spirituel est
de nous
surcharger,
sous apparence
de bien.
Henri retourne
dans sa
famille. Il
fait aussi un
séjour en
clinique. On
relève dans
le journal de
Madeleine les
notes
suivantes: ce
sont «des
moments où la
main de Dieu
s'est
appesantie sur
nous et nous a
plongés dans
la douleur...
Que de mois de
silence et que
de souffrances
en ce moment.
Puisse au
moins Dieu y
mettre fin et
nous rendre
notre trésor».
Huit ans après,
en évoquant
cette période,
Henri écrira:
«Je fus envoyé
dans une
maison de
cure; là Dieu
rétablit ma
santé en me
donnant une
totale
confiance en
son infinie
bonté et miséricorde».
Une
grande capacité
spirituelle
Avant de réaliser
sa vocation de
religieux
hospitalier,
il a éprouvé
ce qu'il en coûte
de souffrir.
Comme, de nos
jours, le Pape
Jean-Paul II,
il aurait pu
dire: «Je
connais, moi
aussi, pour
l'avoir éprouvée
personnellement,
la souffrance
que provoque
l'incapacité
physique, la
faiblesse
propre à la
maladie, le
manque d'énergie
pour le
travail et le
fait de ne pas
se sentir en
forme pour
mener une vie
normale. Mais
je sais aussi,
et je voudrais
le faire
comprendre,
que cette
souffrance a
également un
autre aspect
sublime: elle
donne une
grande capacité
spirituelle,
car la
souffrance est
une
purification
pour soi-même
et pour les
autres, et si
elle est vécue
dans la
dimension chrétienne,
elle peut se
transformer en
un don offert
pour compléter
dans sa propre
chair ce qui
manque aux épreuves
du Christ pour
son Corps qui
est l'Église
(cf. Col 1,
24). À vous,
chers malades
de tous les
coins du
monde, je désire
annoncer la présence
vivante et
consolatrice
du Seigneur.
Vos
souffrances,
accueillies et
acceptées par
une foi inébranlable,
unies au
Christ, acquièrent
une valeur
extraordinaire
pour la vie de
l'Église et
le bien de
l'humanité»
(Message pour
la 1ère
Journée
mondiale du
malade, le 11
février
1992).
En mai 1887,
la crise est résolue,
Henri recouvre
une pleine
santé. Il
connaîtra des
récidives,
mais moins
prolongées et
moins graves.
Les remèdes
spécifiques
pour ce genre
de maladies
n'existaient
pas à l'époque;
l'épreuve a
été surmontée
par une
connaissance
progressive
plus juste de
Dieu, entraînant
une relation
filiale fondée
sur la
confiance. Le
meilleur trait
de la
spiritualité
de notre
bienheureux
deviendra désormais
la considération
de l'océan
infini de la
miséricorde
du Coeur de Jésus,
de la
tendresse
maternelle de
notre Mère,
la Très
Sainte Vierge
Marie, que l'Église
invoque sous
le titre
consolant de
«santé des
malades».
Durant l'été
1887, Henri
est employé
à l'hôpital
de Côme. Mais
peu de temps
après, on le
renvoie
aimablement
parce que, au
lieu de
travailler
dans son
service, il
passe son
temps dans les
salles de l'hôpital,
au chevet des
malades les
plus pauvres,
les plus nécessiteux,
les isolés,
pour lesquels
il sacrifie
jusqu'au
dernier
centime dont
il peut
disposer, et même
jusqu'à son
linge
personnel; il
multiplie
aussi les
visites chez
les pauvres et
les malades à
domicile. Au
contact de ces
souffrances,
naît sa
vocation de
religieux
hospitalier.
Abandonné
à Marie
Il
note sur un
carnet son
programme
spirituel qui
s'inspire des
voies de
perfection
proposées par
saint Ignace
de Loyola. Il
y écrit
aussi: «La Très
Sainte Vierge,
à qui je m'étais
abandonné
pour qu'elle
me trouve un
emploi adapté
à ma
faiblesse, m'a
procuré un
poste dans les
services
administratifs
de l'Hôpital
civil, où je
travaillais
tous les jours
pendant
quelques
heures; je
passais seul
le reste du
temps, dans
les exercices
de piété...;
voyant que je
ne pouvais
continuer
ainsi et me
sentant appelé
à embrasser
la vie
religieuse,
mon père
spirituel
(alors que je
lui avais
manifesté mon
attrait pour
la famille
religieuse de
saint François)
me proposa
celle de saint
Camille, qui
lui semblait
plus adaptée
à mon cas et
aussi parce
qu'il
craignait pour
ma santé. Je
le fis sans
discussion: je
l'embrassai
aussitôt».
La lecture de
la vie de
saint Camille
conforte Henri
dans son
choix.
Né au royaume
de Naples en
1550 et doué
d'une vitalité
peu ordinaire,
Camille de
Lellis
embrassa
d'abord le métier
des armes,
mais peu après
il sombra dans
la débauche,
puis fut
hospitalisé
à l'hôpital
Saint-Jacques
de Rome.
Profondément
touché de la
misère dans
laquelle
croupissaient
les malades,
il se fit
infirmier
volontaire,
puis groupa
quelques
compagnons qui
formèrent «la
Compagnie des
Serviteurs des
Infirmes» ou
Camilliens.
Atteint lui-même
de maux
d'estomac et
de tête, de
calculs, d'ulcères,
de furoncles
quasi
permanents,
Camille
passait dans
les salles,
malade parmi
les malades,
attentif aux
besoins de
chacun. Il
mourut à
Rome, le 14
juillet 1614.
L'Église l'a
proclamé
Patron des hôpitaux,
des malades,
et des Soeurs
hospitalières.
Le 27
septembre
1887, Henri
Rebuschini, âgé
de 27 ans,
entre chez les
Camilliens à
Vérone. La
première
attitude qu'il
se propose
d'avoir est
celle de
l'amabilité.
Cette vertu,
bien nécessaire,
ne lui est pas
facile. Il a déjà
une expérience
du travail
professionnel,
alors que ses
compagnons de
noviciat sont
encore à l'âge
de
l'adolescence,
aimant la
liberté, la détente,
le bruit,
tournant vite
les pensées sérieuses
en jeux de
mots amusants.
Il s'applique
donc à
adopter un
jugement
positif sur
les autres,
malgré leurs
défauts ou
leurs
attitudes
irritantes.
Cet idéal lui
est parfois
difficile: «Je
me laisse
prendre, écrit-il,
par des
mouvements
d'antipathie
surtout à l'égard
d'un de mes
saints
compagnons.
Parfois, il
m'interroge
sur mes études,
et moi, au
lieu de répondre
avec douceur,
et de ne
penser qu'à
satisfaire à
sa demande
avec amabilité,
je réponds à
cette question
avec un esprit
tout irrité:
«Je voudrais
que tu ne me
demandes rien»;
tout cela est
le fruit de
l'orgueil
joint au
manque d'union
avec les miens
dans l'amour.
Je voudrais ne
penser à rien
d'autre qu'à
faire à tout
moment le plus
grand bien
possible».
Dans la réalité
du quotidien,
sa résolution
d'amabilité
est donc
souvent battue
en brèche par
des tentations
de jugements téméraires,
des sentiments
d'antipathie...
Mais il ne se
laisse pas
abattre par
ces combats;
il renouvelle
son intention
de voir dans
les autres le
temple de
Dieu, regarde
le crucifix et
reprend
courageusement
le lent
travail
d'adoucissement
du coeur.
Rechutes
Son bon esprit
lui attire
l'estime de
ses supérieurs
qui, en considération
des études déjà
accomplies à
Rome, le font
ordonner prêtre
au cours de
son noviciat,
le 14 avril
1889. L'évêque
de Mantoue qui
lui confère
le sacrement
de l'Ordre est
Mgr Sarto, le
futur Pape Pie
X, ami des
Camilliens. La
profession
perpétuelle
d'Henri a lieu
le 8 décembre
1891. Mais le
Père
Rebuschini est
sujet à
retomber dans
la dépression
nerveuse. Ces
rechutes sont
une conséquence
de son défaut
dominant: un
caractère
perfectionniste
qui le porte
à un
engagement
spirituel ne
tenant pas
assez compte
de sa fragilité
nerveuse. Dans
les années
1890-1891, il
connaît une
nouvelle dépression
et souffre
beaucoup d'une
épreuve
spirituelle:
trop concentré
sur la pensée
de l'éternité,
il est
fortement tenté
de se croire réprouvé.
Sa nomination
comme aumônier
d'hôpital lui
fait retrouver
équilibre et
sérénité,
en l'aidant à
s'oublier
lui-même pour
s'occuper des
misères du
prochain.
Mais, en 1895,
une nouvelle
crise se
dessine. Nommé
vice-maître
des novices et
professeur de
théologie, il
s'estime, par
défiance de
lui-même,
incapable
d'assumer ces
tâches. Il
s'ensuit un état
de perpétuelle
tension. Ses
supérieurs
doivent le libérer
de ces charges
et, grâce à
Dieu, il
retrouve
rapidement son
équilibre.
Enfin, en
1922, une
longue période
de
responsabilités
difficiles et
de surcharge
de travail
entraînera
une dernière
dépression,
surmontée en
l'espace de
quelques mois.
Face à ces
manifestations
dépressives,
on serait tenté
de penser que
le Père Henri
était d'un
tempérament mélancolique
et hésitant.
Mais il faut
remarquer
qu'entre les
crises de 1895
et de 1922, s'écoule
une vingtaine
d'années
d'activité
normale, au
cours
desquelles il
assume
admirablement
de lourdes
responsabilités,
avec une
grande générosité.
Ensuite, de
1922 jusqu'à
sa mort en
1938, pendant
encore seize
ans, il donne
plus que
jamais
l'impression
d'un solide équilibre
et d'une
pleine sérénité.
Le Père
Joseph Moar,
qui a été
son compagnon
durant les
sept dernières
années de sa
vie, a affirmé
au procès de
béatification
que c'est
seulement par
les
biographies
qu'il a appris
les dépressions
passées du Père
Rebuschini. «Lorsque
je l'ai connu,
il était
absolument équilibré
et toujours égal
à lui-même.
Il ne me
serait jamais
venu à
l'esprit qu'il
ait pu avoir
des dépressions».
À travers ces
souffrances,
le Père Henri
a pu pratiquer
les principes
de sagesse chrétienne
que le Saint-Père
Jean-Paul II
donne aux
malades: «Chers
malades, je
voudrais
laisser en vos
mémoires et
en vos coeurs
trois petites
lumières qui
me semblent précieuses.
Tout d'abord,
quelle que
soit votre
souffrance,
physique ou
morale,
personnelle ou
familiale,
apostolique,
voire ecclésiale,
il importe que
vous en
preniez
lucidement
conscience
sans la
minimiser ni
la majorer, et
avec tous les
remous qu'elle
engendre dans
votre
sensibilité
humaine: échec,
inutilité de
votre vie,
etc. Ensuite,
il est
indispensable
d'avancer sur
la voie de
l'acceptation.
Oui, accepter
qu'il en soit
ainsi, non par
résignation
plus ou moins
aveugle, mais
parce que la
foi nous
assure que le
Seigneur peut
et veut tirer
le bien du
mal. Enfin, le
plus beau
geste reste à
faire: celui
de l'oblation.
L'offrande,
effectuée par
amour du
Seigneur et de
nos frères,
permet
d'atteindre à
un degré,
parfois très
élevé, de
charité théologale,
c'est-à-dire
de se perdre
dans l'amour
du Christ et
de la très
Sainte Trinité
pour l'humanité.
Ces trois étapes
vécues par
chacun des
souffrants,
selon son
rythme et sa
grâce, lui
apportent une
libération
intérieure étonnante.
N'est-ce pas
l'enseignement
paradoxal
rapporté par
les Évangiles:
Celui qui perd
sa vie à
cause de moi
la trouvera?»
(Message aux
malades:
Lourdes, 15 août
1983).
On
ne pouvait résister
En 1890, le Père
Henri est nommé
aumônier aux
hôpitaux
militaire et
civil de Vérone.
Les clercs et
les
religieuses,
mais aussi les
soldats
l'estiment
comme un
Saint. Sa
sainteté est,
par elle-même,
la plus
silencieuse
qui puisse
s'imaginer
pour un aumônier;
elle n'est pas
fondée sur
des actions éclatantes,
mais, en
premier lieu,
sur
l'exemplarité
de sa vie dans
le service
qu'il apporte
aux malades.
Dans son
apostolat, il
a le don de
toucher les
coeurs les
plus endurcis.
Le curé de
Vescovato en témoigne:
«Je me suis
trouvé plus
d'une fois au
chevet de
quelque malade
avec le Père
Henri. Il
arrivait que
mes
paroissiens
auxquels je
n'avais pu
donner les
sacrements
chez eux (la
paroisse de
Vescovato
avait alors la
réputation d'être
«difficile»)
se
confessaient
et
communiaient
avec sérénité
et joie
lorsqu'ils étaient
à la
clinique:
lorsque je
leur demandais
comment ils étaient
arrivés à se
décider, ils
répondaient
qu'avec un prêtre
comme le Père
Henri, on ne
pouvait résister
parce qu'il
avait les
paroles et les
attitudes pour
convaincre».
Le succès du
Père
Rebuschini
auprès des âmes
s'explique par
son union à
Dieu, spécialement
par la pieuse
célébration
de la Sainte
Messe, la
fervente récitation
du bréviaire,
l'adoration du
Saint-Sacrement
et un
remarquable
amour de la Très
Sainte Vierge.
Ses génuflexions
sont
empreintes
d'un grand
respect. À l'élévation
de l'hostie,
lors de la
Messe, il
s'arrête un
moment en
adoration. Le
Notre Père,
qui nous fait
prier avec les
paroles même
de Jésus, lui
semble le
moment le plus
émouvant du
Saint-Sacrifice.
Au début de
mai 1899, le Père
Henri est
envoyé au
couvent de Crémone.
La première
charge qui lui
est confiée
est celle
d'aumônier
des Soeurs
camilliennes.
L'année
suivante son
Supérieur le
nomme de plus,
économe de
son couvent.
Homme de vie
intérieure et
de prière, le
Père Henri
remplit cette
charge qui
n'est pas dans
ses goûts,
afin
d'accomplir la
volonté de
Dieu. Il n'a
à sa
disposition ni
bureaux, ni
secrétariats.
Cependant, il
peut s'appuyer
sur la
collaboration
de Frères
actifs et
intelligents.
En temps
ordinaire, il
lui faut
acheter les
divers
produits, réparer
les pannes
d'eau ou d'électricité,
assurer le
fonctionnement
du bloc opératoire
de la
clinique,
rentabiliser
le potager, le
poulailler,
surveiller l'évolution
du vin dans
les caves, préparer
les enveloppes
de salaires.
Mais les
travaux
extraordinaires
ne manquent
pas au fil des
années: rénovation
de la cuisine,
raccordement
au réseau électrique
de la ville, réfection
des toitures,
installation
du chauffage
central, sans
compter les
difficultés
dues à la
faillite de la
banque où se
trouvent les
modestes économies
de la
communauté...
Optimiste,
par principe
L'administration
du Père Henri
est marquée
par certains
principes que
rapporte son
successeur
dans la charge
d'économe: «Il
m'enseigna les
critères de
prudence pour
gérer l'économie
de la maison:
il voulait par
exemple que
l'on achète
toujours de la
bonne
marchandise,
afin de bien
servir les
malades, et
que l'on paie
tout de
suite... Il était
par principe
optimiste dans
son jugement
sur les
autres, et il
se résignait
à contrecoeur
à constater
le mal chez le
prochain. Il
excusait
toujours son
intention».
Un avocat
rapporte: «Le
Père était
venu me
consulter à
Crémone pour
demander mes
services
professionnels
dans une cause
civile liée
à un héritage
établi en
faveur de la
clinique
Saint-Camille,
dont les héritiers
contestaient
la validité.
J'eus diverses
occasions de
voir le Père
et de traiter
avec lui... Il
m'est toujours
apparu d'une
extraordinaire
simplicité et
d'un détachement,
lui aussi peu
commun, des
choses et intérêts
terrestres...
Je me rappelle
l'édifiante
impression que
j'en retirai
lorsque je fus
appelé à
m'occuper de
cet héritage.
Il prouvait
qu'il veillait
aux intérêts
de la maison,
mais, en même
temps, il se
faisait
remarquer par
sa bonté dans
sa manière de
faire et par
l'absence
totale de tout
esprit
chicaneur».
Attentifs
à ceux qui
souffrent
Le Père
Rebuschini a
exercé la
charge d'économe
pendant 35
ans, jusqu'en
1937. Mais, dès
1938, ses
forces
commencent à
décliner. Il
a 78 ans. «Les
derniers jours
du Père Henri
ont été
marqués par
une exemplaire
sérénité et
un parfait
abandon à la
divine
Providence»,
a rapporté,
au cours du
procès de béatification,
un
neuropsychiatre
qui a étudié
sa vie d'un
point de vue médical.
Dans les
premiers jours
de mai, ayant
reçu le
sacrement des
malades, le Père
Henri demande
à tous pardon
des mauvais
exemples qu'il
a pu donner,
de ses
imperfections,
de tout ce qui
a pu choquer.
Il demande
aussi qu'on
prie pour lui,
laissant à
Dieu l'appréciation
de sa vie passée.
Le 9 mai, à
six heures, le
Père Vanti célèbre
la Messe dans
sa chambre. Au
moment de
recevoir la
communion, le
mourant étend
les bras, reçoit
le Corps du
Seigneur avec
une très
grande piété,
puis croise
les bras et
s'absorbe dans
la prière. La
suprême
rencontre avec
son bien-aimé
Seigneur a
lieu le 10 mai
à 5 h 30. «Son
exemple, dira
de lui le
Saint-Père
lors de la béatification,
constitue pour
tous les
croyants un
appel pressant
à être
attentifs aux
malades et à
ceux qui
souffrent dans
le corps et
dans l'esprit».
C'est par
l'intercession
du Bienheureux
Henri
Rebuschini que
nous prions
pour vous,
pour ceux qui
vous sont
chers, pour
tous ceux qui
se trouvent
confrontés à
des faiblesses
ou à des
maladies
nerveuses, fréquentes
dans le monde
actuel, et à
toutes vos
intentions.
Dom
Antoine Marie
osb
P. S. Nous
recevrons avec
gratitude toutes
les adresses d'éventuels
lecteurs que
vous voudrez
bien nous
envoyer. N'hésitez
pas à nous
demander nos
tracts sur la
Religion
catholique, la
divinité de
Notre-Seigneur Jésus-Christ,
un «petit livre
de prières»,
des scapulaires
du Mont-Carmel
avec notice
explicative, les
promesses du
Sacré-Coeur,
les mystères du
Rosaire.
Numéros des
comptes
Suisse : -C.C.P.
: «Abbaye
Saint-Joseph de
Clairval»
19-5447-7 Sion
ou chèques.
Belgique :
-C.C.P. : «Abbaye
Saint-Joseph de
Clairval»
000-1339871-10
ou chèques.
France : -C.C.P.
: «Abbaye
Saint-Joseph de
Clairval» 5618
78 A Dijon ou chèques.
USA : -Chèques
bancaires
ordinaires en $
us (pas besoin
de chèques
internationaux
spéciaux).
Canada : -Chèques
bancaires
ordinaires en $
can. (pas besoin
de chèques
internationaux
spéciaux).
Pour publier
notre lettre
dans une revue,
journal ... ou
pour la mettre
sur un web site
ou une home page
une autorisation
est nécessaire.
Elle doit-être
demandée à :mel
: abbaye@clairval.com
Pour plus de
renseignements
sur l'abbaye
vous pouvez
consulter notre
site ; vous y
trouverez ,
entre autre, les
lettres
spirituelles du
deuxième
semestre 1996 à
l'année 2000,
le programme des
retraites pour
l'année 2001 et
début 2002 :
http://www.clairval.com/
ou
http://www.userpage.
fu-berlin.de/~vlaisney/index.htm
Les moines
prient à toutes
vos intentions
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