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mel
: abbaye@clairval.com
6
juillet 2002
Sainte Maria
Goretti
Bien cher Ami de
l'Abbaye
Saint-Joseph,
Il y a
exactement un
siècle, le 6
juillet 1902,
s'éteignait
Maria Goretti,
«l'Agnès du
vingtième siècle»,
comme l'a
appelée le
Pape Pie XII
lors de sa
canonisation
le 26 juin
1950. Ce
qu'il y a de
faible dans le
monde, nous
dit saint
Paul, voilà
ce que Dieu a
choisi pour
couvrir de
confusion ce
qui est fort;
ce qui est
d'origine
modeste, méprisé
dans le monde,
ce qui n'est
rien, voilà
ce que Dieu a
choisi... afin
que personne
ne puisse
s'enorgueillir
devant Dieu
(1 Co, 1,
27-29). À
l'occasion
d'un pèlerinage
sur le lieu du
martyre de la
jeune sainte,
le 29
septembre
1991, le Pape
Jean-Paul II
remarquait: «Dieu
a choisi, Il a
glorifié une
simple jeune
fille de
campagne,
d'origine
pauvre. Il l'a
glorifiée
avec la
puissance de
son Esprit...
Très chers frères
et soeurs!
regardez Maria
Goretti...
Elle est
devenue une
joie pour l'Église
et une source
d'espérance
pour nous».
Maria a vu le
jour le 16
octobre 1890,
à Corinaldo,
province d'Ancône
(Italie), dans
une famille
pauvre de
biens
terrestres,
mais riche de
foi et de
vertus: chaque
jour, prières
en commun et
chapelet; le
dimanche,
Messe et
sainte
communion.
Maria est la
troisième des
sept enfants
de Luigi
Goretti et
Assunta
Carlini. Dès
le lendemain
de sa
naissance,
elle est
baptisée et
consacrée à
la Sainte
Vierge. Le
sacrement de
Confirmation
lui sera donné
à l'âge de
six ans.
Après la
naissance de
son quatrième
enfant, Luigi
Goretti, trop
pauvre pour
subsister dans
son pays
d'origine, émigre
avec sa
famille vers
les vastes
plaines,
encore
malsaines à
l'époque, de
la campagne
romaine. Il se
fixe à Le
Ferriere di
Conca, au
service du
Comte
Mazzoleni. Là,
Maria ne tarde
pas à révéler
une
intelligence
et un jugement
précoces.
Jamais on ne
surprend chez
elle un
caprice, une désobéissance
ou un
mensonge.
C'est vraiment
l'ange de la
famille.
Après un an
d'un travail
épuisant,
Luigi est
frappé d'une
maladie qui
l'emporte en
dix jours.
Pour Assunta
et ses
enfants, un
long calvaire
commence.
Maria pleure
souvent la
mort de son père
et profite de
la moindre
occasion pour
s'agenouiller
devant la
grille du
cimetière:
son papa est
peut-être au
Purgatoire, et
comme elle n'a
pas le moyen
de faire dire
des Messes
pour le repos
de son âme,
elle s'efforce
de compenser
par des prières.
Il ne faudrait
pas penser que
cette enfant
pratique la
bonté tout
naturellement.
Ses progrès
étonnants
sont le fruit
de la prière.
Sa mère dira
que le
chapelet lui
était devenu
comme nécessaire,
et, de fait,
elle le porte
toujours
enroulé
autour de son
poignet. Elle
puise dans la
contemplation
du crucifix un
intense amour
de Dieu et une
profonde
horreur du péché.
«Je
veux Jésus»
Maria
soupire après
le jour où
elle recevra
la sainte
Eucharistie.
Selon la
coutume
d'alors, elle
doit attendre
jusqu'à l'âge
de onze ans.
«Maman,
demande-t-elle
un jour, quand
ferai-je ma
Communion?...
Je veux Jésus.
– Comment
peux-tu la
faire? Tu ne
sais pas ton
catéchisme,
tu ne sais pas
lire, nous
n'avons pas
d'argent pour
t'acheter la
robe, les
souliers, le
voile et nous
n'avons pas un
moment de
libre. –
Maman, je ne
ferai donc
jamais ma
première
Communion! et
moi, je ne
veux plus être
sans Jésus!
– Mais que
veux-tu que je
fasse? Je ne
peux te voir
aller
communier
comme une
petite
ignorante».
Finalement
Maria trouve
le moyen de se
préparer avec
l'aide d'une
personne des
environs. Tout
le village lui
vient en aide
pour fournir
des vêtements
de
Communiante.
Elle reçoit
l'Eucharistie
le 29 mai
1902.
La réception
du Pain des
Anges augmente
en Maria
l'amour de la
pureté, et
lui fait
prendre la résolution
de conserver
à tout prix
la vertu angélique.
Un jour, après
avoir entendu
un échange de
paroles déshonnêtes
entre un garçon
et une de ses
compagnes,
elle dit avec
indignation à
sa mère: «Maman,
comme cette
fille parle
mal! – Fais
bien attention
à ne jamais
prendre part
à de telles
conversations.
– Je ne puis
même pas y
penser, maman;
plutôt que de
le faire,
j'aimerais
mieux...» et
le mot «mourir»
reste sur ses
lèvres. Un
mois plus
tard, la voix
de son sang
terminera la
phrase...
En se mettant
au service du
Comte
Mazzoleni,
Luigi Goretti
s'est associé
avec Jean
Serenelli et
son fils,
Alessandro.
Les deux
familles ont
des
appartements séparés,
mais une
cuisine
commune. Luigi
n'a pas tardé
à regretter
cette proximité
avec Jean
Serenelli,
personnage si
différent des
siens, buveur
et sans
retenue dans
ses paroles.
Après la mort
de son mari,
Assunta et ses
enfants sont
tombés sous
le joug
despotique des
Serenelli.
Maria, qui a
compris la
situation,
s'efforce de
soutenir sa mère:
«Courage,
maman, n'ayez
pas peur, nous
grandissons.
Il suffit que
Notre-Seigneur
nous donne la
santé. La
Providence
nous aidera.
Nous
lutterons,
nous
lutterons!»
Toujours aux
champs pour
subvenir aux
besoins de ses
enfants,
Madame Goretti
n'a le temps
de s'occuper
ni du ménage,
ni de
l'instruction
religieuse des
plus petits.
Maria se
charge de
tout, autant
qu'elle le
peut. Elle ne
s'assoit aux
repas qu'après
avoir servi
tout le monde
et ne prend
pour elle que
les restes. Sa
serviabilité
s'étend également
aux Serenelli.
De son côté,
Jean, dont l'épouse
est décédée
à l'hôpital
psychiatrique
d'Ancône, ne
s'occupe guère
de son fils
Alessandro,
solide
gaillard de
dix-neuf ans,
grossier,
vicieux, qui
prend plaisir
à tapisser sa
chambre
d'images obscènes
et à lire de
mauvais
livres. Sur
son lit de
mort, Luigi
Goretti a
pressenti le
danger que
représente
pour ses
enfants la
compagnie des
Serenelli, et
il a répété
sans cesse à
son épouse:
«Assunta,
retourne à
Corinaldo!»
Malheureusement,
Assunta est
endettée et
liée par un
contrat de
fermage.
«Ne
fais pas
cela... C'est
un péché»!
Au
contact des
Goretti,
quelques
sentiments
religieux se
sont réveillés
chez
Alessandro. Il
s'associe
parfois au
chapelet
qu'ils récitent
en famille;
les jours de fête,
il assiste à
la Messe, il
se confesse même
de temps en
temps. Il fait
pourtant des
propositions déshonnêtes
à l'innocente
Maria qui,
d'abord, ne
comprend pas.
Puis, devinant
la perversité
du garçon, la
jeune fille se
tient sur ses
gardes et
repousse la
flatterie
comme la
menace. Elle
supplie sa mère
de ne plus la
laisser seule
à la maison,
mais n'ose pas
lui exposer
clairement les
motifs de sa
frayeur, car
Alessandro l'a
prévenue: «Si
tu révèles
quelque chose
à ta mère,
je te tue».
Son unique
recours est la
prière. La
veille de sa
mort, Maria
demande encore
avec larmes à
sa mère de ne
pas la laisser
seule.
N'obtenant pas
d'autres
explications,
Madame Goretti
croit à un
caprice et ne
donne pas
d'importance
à cette
supplication réitérée.
Le 5 juillet
1902, on bat
les fèves sur
l'aire, à une
quarantaine de
mètres de la
maison
d'habitation.
Alessandro
conduit un
char traîné
par des boeufs
et le fait
tourner et
retourner sur
les fèves étendues
sur le sol.
Vers trois
heures de
l'après-midi,
alors que
Maria est
seule à la
maison,
Alessandro
demande: «Assunta,
voudriez-vous
un instant
conduire les
boeufs à ma
place?» Sans
méfiance, la
femme s'exécute.
Maria, assise
sur le seuil
de la cuisine,
raccommode une
chemise qu'Alessandro
lui a confiée
après le
repas, tout en
gardant sa
petite soeur,
Teresina, qui
dort auprès
d'elle.
«Maria! crie
Alessandro –
Que veux-tu?
– Je veux
que tu me
suives. –
Pourquoi? –
Suis-moi! –
Dis-moi ce que
tu veux, sinon
je ne te suis
pas». Devant
cette résistance,
le garçon la
prend
violemment par
un bras et
l'entraîne à
la cuisine
dont il barre
la porte.
L'enfant crie,
mais le bruit
ne porte pas
à l'extérieur.
N'arrivant pas
à faire céder
sa victime,
Alessandro la
bâillonne et
brandit un
poignard.
Maria tremble
mais ne
succombe pas.
Furieux, le
jeune homme
essaye avec
violence de
lui arracher
ses vêtements.
Maria se dégage
de son bâillon
et crie: «Ne
fais pas
cela... C'est
un péché...
Tu iras en
enfer!» Peu
soucieux du
jugement de
Dieu, le
malheureux lève
son arme: «Si
tu ne veux
pas, je te tue».
Devant sa résistance,
il la
transperce de
coups.
L'enfant s'écrie:
«Mon Dieu!
Maman!» et
tombe sur le
sol. La
croyant morte,
l'assassin
jette son
couteau et
ouvre la porte
pour fuir
lorsqu'il
entend qu'elle
gémit encore.
Il revient sur
ses pas,
ramasse son
arme et la
transperce de
nouveau de
part en part,
puis il grimpe
dans sa
chambre et s'y
barricade.
Maria a reçu
quatorze
blessures
graves; elle
est évanouie.
Teresina, réveillée
par le bruit,
pousse un cri
strident, que
Madame Goretti
entend. Effrayée,
celle-ci dit
à son jeune
fils Mariano:
«Va vite
chercher
Maria; dis-lui
que Teresina
l'appelle».
À ce moment,
Jean Serenelli
monte
l'escalier et,
voyant
l'horrible
tableau qui
s'offre à ses
yeux, il
s'exclame: «Assunta
et toi aussi
Mario, venez!»
Mario
Cimarelli, un
ouvrier de la
ferme, grimpe
l'escalier
quatre à
quatre. La
maman arrive
à son tour:
«Maman! gémit
Maria qui a
repris
connaissance.
– Qu'est-il
arrivé? –
C'est
Alessandro qui
m'a voulu du
mal!» On
appelle le médecin
et les
gendarmes qui
arrivent à
temps pour empêcher
les voisins,
très excités,
de mettre
Alessandro à
mort sur le
champ.
«Je
lui pardonne
pour l'amour
de Jésus»
Après
une route
longue et très
pénible en
ambulance, on
arrive à l'hôpital,
vers vingt
heures. Les médecins
s'étonnent
que l'enfant
n'ait point
succombé à
ses blessures:
le péricarde,
le coeur, le
poumon gauche,
le diaphragme,
l'intestin ont
été
atteints. La
voyant perdue,
ils appellent
l'aumônier.
Maria se
confesse en
toute lucidité.
Puis, les médecins
lui prodiguent
leurs soins
pendant deux
heures, sans
l'endormir.
Maria ne se
plaint pas.
Elle ne cesse
de prier et
d'offrir ses
souffrances à
la Très
Sainte Vierge,
Mère des
douleurs. Sa mère
est admise à
rester à son
chevet. Maria
trouve la
force de la
consoler: «Maman,
ma chère
maman, je suis
bien
maintenant!...
Comment vont
les petits frères
et soeurs?»
Maria est dévorée
par la soif:
«Maman,
donne-moi une
goutte d'eau.
– Ma pauvre
Maria, le
docteur ne le
veut pas, cela
te ferait
encore plus de
mal». Étonnée,
Maria
poursuit: «Est-ce
possible que
je ne puisse
avoir une
goutte d'eau!»
Elle jette
alors un
regard sur Jésus
en Croix qui,
lui aussi,
avait dit: «J'ai
soif!», et se
résigne.
L'aumônier de
l'hôpital
l'assiste
paternellement.
Au moment de
lui donner la
Sainte
Communion, il
l'interroge:
«Maria,
pardonnez-vous
de tout coeur
à votre
assassin?»
Elle réprime
une répulsion
instinctive,
puis répond:
«Oui, je lui
pardonne pour
l'amour de Jésus...
et je veux
qu'il vienne
lui aussi avec
moi en
Paradis... Je
le veux à côté
de moi... Que
Dieu lui
pardonne,
parce que moi
je lui ai déjà
pardonné...»
C'est dans ces
sentiments,
ceux du Christ
lui-même au
Calvaire,
qu'elle reçoit
l'Eucharistie
et l'Extrême-Onction,
sereine,
tranquille,
humble dans
l'héroïsme
de sa
victoire. La
fin approche.
On l'entend
appeler: «Papa».
Enfin, après
un dernier
appel à
Marie, elle
entre dans la
joie immense
du Paradis, le
6 juillet
1902, à trois
heures de
l'après-midi.
«Vous
perdez votre
temps,
Monseigneur»
Trois
mois après le
drame, a lieu
le procès d'Alessandro.
Sur le conseil
de son avocat,
il avoue: «Elle
me plaisait.
Je l'ai
provoquée au
mal deux fois
et n'ai rien
pu en tirer.
Dans mon dépit,
j'ai préparé
le poignard
dont je devais
me servir».
Il est condamné
à trente ans
de travaux
forcés. Il
affecte de
n'avoir aucun
regret de son
crime. On
l'entend
parfois crier:
«Sois gai,
Serenelli,
encore
vingt-neuf ans
et six mois et
tu
redeviendras
un bourgeois!»
Mais Maria, du
haut du Ciel,
ne l'oublie
pas. Quelques
années après,
Mgr Blandini,
évêque du
diocèse où
se trouve la
prison, a
l'inspiration
de visiter
l'assassin
pour l'amener
au repentir.
«Vous perdez
votre temps,
Monseigneur,
affirme le
gardien, c'est
un dur!»
Alessandro reçoit
l'évêque en
grommelant.
Mais, au
souvenir de
Maria, de son
héroïque
pardon, de la
bonté et de
la miséricorde
infinies de
Dieu, il se
laisse toucher
par la grâce.
Au départ du
prélat, il
pleure dans la
solitude de
son cachot, à
la grande stupéfaction
de ses
gardiens.
Une nuit,
Maria lui
apparaît en
songe, vêtue
de blanc dans
les jardins
fleuris du
Paradis.
Bouleversé,
Alessandro écrit
à Monseigneur
Blandini: «Je
regrette
d'autant plus
mon crime que
j'ai
conscience
d'avoir enlevé
la vie à une
pauvre fille
innocente qui,
jusqu'au
dernier
moment, a
voulu sauver
son honneur,
se sacrifiant
plutôt que de
céder à ma
volonté
criminelle.
Publiquement,
je demande
pardon à Dieu
et à la
pauvre famille
pour ce grand
crime commis.
Je veux espérer
que moi aussi,
j'obtiendrai
mon pardon
comme tant
d'autres sur
cette terre».
Son repentir
sincère et sa
bonne conduite
au pénitencier
lui valent d'être
libéré
quatre ans
avant
l'expiration
de sa peine.
Il trouve
alors une
place de
jardinier dans
un couvent de
capucins et
s'y montre
exemplaire; il
est admis dans
le Tiers-Ordre
de saint François.
Grâce à ses
bonnes
dispositions,
Alessandro est
appelé à témoigner
au Procès de
Béatification
de Maria.
C'est une
chose bien délicate
et très pénible
pour lui. Mais
il confesse:
«Je dois réparer
et je dois
faire tout ce
qui est en mon
pouvoir pour
sa
glorification.
Le mal est
tout de mon côté.
Je me suis
laissé aller
à la passion
brutale. C'est
une sainte,
une vraie
martyre. Elle
est une des
premières au
Paradis, après
ce qu'elle a
eu à souffrir
à cause de
moi».
À Noël 1937,
il se rend à
Corinaldo, où
Assunta
Goretti s'est
retirée avec
ses enfants,
uniquement
pour réparer
et demander
son pardon à
la mère de sa
victime. À
peine est-il
devant elle,
qu'il demande
en pleurant:
«Assunta,
vous me
pardonnerez?
– Maria vous
a pardonné,
ne pourrais-je
pas pardonner
aussi?»
balbutie
celle-ci. Le
jour de Noël,
les habitants
de Corinaldo
ne sont pas
peu surpris et
émus de voir
s'approcher de
la Table
Eucharistique,
côte à côte,
Alessandro et
Assunta.
«Regardez-la!»
Le
rayonnement de
Maria Goretti
se poursuit de
nos jours. Le
Pape Jean-Paul
II la donne spécialement
en modèle aux
jeunes: «Notre
vocation à la
sainteté, qui
est la
vocation de
tout baptisé,
est encouragée
par l'exemple
de cette jeune
martyre.
Regardez-la,
surtout vous
les
adolescents,
vous les
jeunes. Soyez,
comme elle,
capables de défendre
la pureté du
coeur et du
corps;
efforcez-vous
de lutter
contre le mal
et le péché,
en alimentant
votre
communion avec
le Seigneur
par la prière,
l'exercice
quotidien de
la
mortification
et la
scrupuleuse
observance des
commandements»
(29 septembre
1991).
L'entière
observation
des
commandements
est un fruit
de l'amour. «L'amour
de Dieu et
l'amour du
prochain sont
inséparables
de
l'observance
des
commandements
de l'Alliance»,
rappelait le
Pape dans son
Encyclique Veritatis
splendor
(6 août 1993,
n. 76). Voici
par quoi nous
savons que
nous
connaissons
Dieu, dit
saint Jean: si
nous gardons
ses
commandements.
Celui qui dit
le connaître
et ne garde
pas ses
commandements,
est un
menteur, et la
vérité n'est
point en
lui... L'amour
de Dieu, c'est
cela: garder
ses
commandements
(1 Jn 2, 3-4;
5, 3). Il est
toujours
possible, avec
le secours de
la grâce
divine,
d'observer les
commandements.
«Dieu ne
commande pas
de choses
impossibles,
mais en
commandant Il
t'invite à
faire ce que
tu peux et à
demander ce
que tu ne peux
pas et Il
t'aide afin
que tu
puisses. Ses
commandements
ne sont pas
pesants (1
Jn 5, 3), son
joug est doux
et son fardeau
léger
(cf. Mt 11,
30)» (Concile
de Trente,
session VI,
ch. 11). La
vertu d'espérance
est sans cesse
offerte à
l'homme. C'est
dans la Croix
de Jésus,
dans le don de
l'Esprit-Saint
et dans les
sacrements (spécialement
de Pénitence
et
d'Eucharistie)
qu'il trouve
la force d'être
fidèle à son
Créateur, même
dans les plus
graves
difficultés
(cf. Veritatis
splendor,
103).
La réalité
et la
puissance du
secours divin
se manifestent
d'une manière
particulièrement
tangible chez
les martyrs.
En élevant
ceux-ci aux
honneurs des
autels, «l'Église
a canonisé
leur témoignage
et déclaré
vrai leur
jugement,
selon lequel
l'amour de
Dieu implique
obligatoirement
le respect de
ses
commandements,
même dans les
circonstances
les plus
graves, et le
refus de les
transgresser même
dans
l'intention de
sauver sa
propre vie» (Veritatis
splendor,
91). Assurément,
peu de
personnes sont
appelées à
subir le
martyre du
sang. Mais, «face
aux nombreuses
difficultés
que la fidélité
à l'ordre
moral peut
faire
affronter même
dans les
circonstances
les plus
ordinaires,
tout chrétien
est appelé,
avec la grâce
de Dieu implorée
dans la prière,
à un
engagement
parfois héroïque,
soutenu par la
vertu de force
par laquelle
– ainsi que
l'enseigne
saint Grégoire
le Grand –
il peut aller
jusqu'à «aimer
les difficultés
de ce monde en
vue des récompenses
éternelles»»
(Id.,
93).
Aussi, le Pape
recommande-t-il
aux jeunes: «N'ayez
pas peur
d'aller à
contre-courant,
de rejeter les
idoles du
monde... Par
le péché, on
se détourne
de Dieu, notre
seul bien, et
on choisit de
se ranger aux
côtés des «idoles»
qui nous
conduisent à
la mort et à
la
condamnation
éternelle, à
l'enfer».
Maria Goretti
«nous
encourage à
expérimenter
la joie des
pauvres qui
savent
renoncer à
tout pourvu
qu'ils ne
perdent pas
l'unique chose
nécessaire:
l'amitié avec
Dieu... Chers
jeunes, écoutez
la voix du
Christ qui
vous appelle,
vous aussi,
sur la route
étroite de la
sainteté»
(29 septembre
1991).
Sainte Maria
Goretti nous
rappelle que
cette route étroite
passe par la
fidélité à
la vertu de
chasteté. De
nos jours, la
chasteté est
souvent bafouée
et méprisée.
Le Cardinal López
Trujillo écrit:
«Pour
certains, qui
se trouvent
dans des
milieux où
l'on offense
et où l'on
discrédite la
chasteté,
vivre de façon
chaste peut
exiger une
lutte dure,
parfois héroïque.
De toutes façons,
avec la grâce
du Christ, qui
découle de
son amour d'Époux
pour l'Église,
tous peuvent
vivre de façon
chaste, même
s'ils se
trouvent dans
des conditions
peu favorables»
(Vérité
et
signification
de la sexualité
humaine,
Conseil
Pontifical
pour la
Famille, 8 décembre
1995, n. 19).
Un
lent et long
martyre
La
garde de la
chasteté
implique le
refus de
certaines pensées,
paroles et
actions
peccamineuses
ainsi que la
fuite des
occasions de péché.
«Que
l'enfance
riante et la
jeunesse
ardente
apprennent à
ne pas
s'abandonner
éperdument
aux joies éphémères
et vaines de
la volupté,
ni aux
plaisirs de
vices
enivrants qui
détruisent la
paisible
innocence,
engendrent une
sombre
tristesse,
affaiblissent
tôt ou tard
les forces de
l'âme et du
corps»,
avertissait le
Pape Pie XII,
lors de la
canonisation
de Maria
Goretti. Le
Catéchisme de
l'Église
Catholique
rappelle: «Ou
bien l'homme
commande à
ses passions
et obtient la
paix, ou bien
il se laisse
asservir par
elles et
devient
malheureux» (CEC
2339). Aussi
est-il nécessaire
de suivre une
règle de vie
qui «demande
de la force,
une attention
constante,
ainsi qu'une
courageuse
renonciation
aux séductions
du monde. Il
nous faut
faire preuve
d'une
vigilance
incessante
dont nous ne
devons nous départir
sous aucun prétexte...
jusqu'au terme
de notre
parcours
terrestre. Il
s'agit là
d'une lutte
contre soi-même
que nous
pouvons
assimiler à
un lent et
long martyre.
L'Évangile
nous exhorte
clairement à
cette lutte: Le
Royaume des
Cieux souffre
violence, et
les violents
s'en emparent
(Mt 11, 12)»
(Jean-Paul II,
ibid.).
Pour créer un
climat
favorable à
la chasteté,
il importe de
pratiquer la
modestie et la
pudeur dans le
regard, le
parler, l'agir
et
l'habillement.
Par ces
vertus, la
personne est
respectée et
aimée pour
elle-même, au
lieu d'être
regardée et
traitée comme
objet de
plaisir.
Aussi, les
parents
veilleront-ils
à ce que
certaines
modes ne
violent pas
l'entrée de
la maison, en
particulier à
travers un
mauvais usage
des médias.
On encouragera
les enfants et
les
adolescents à
estimer et
pratiquer la
maîtrise de
soi et la
retenue, à
poser sur les
autres un
regard de
respect, à
vivre avec
ordre, à
faire des
sacrifices
personnels
dans un esprit
d'amour pour
Dieu et de générosité
pour les
autres, sans
étouffer les
sentiments et
les tendances,
mais en les
canalisant
dans une vie
vertueuse (Cf.
Conseil
Pontifical
pour la
Famille, id.,
n. 56-58). En
suivant
l'exemple de
sainte Maria
Goretti, les
jeunes découvriront
«la valeur de
la vérité
qui libère
l'homme de
l'esclavage
des réalités
matérielles»,
et ils
pourront «savourer
le goût de la
beauté
authentique et
du bien qui
vainc le mal»
(Jean-Paul II,
id.).
Sainte Maria
Goretti, en ce
centenaire de
votre martyre,
intercédez
pour nous.
Puisque la
purification
du coeur,
indispensable
pour être
admis à voir
Dieu dans le
Ciel, «exige
la prière, la
pratique de la
chasteté, la
pureté de
l'intention et
du regard» (Catéchisme
de l'Église
Catholique, n.
2532),
obtenez-vous
ces grâces,
qui nous
conduiront à
la Vie éternelle!
Dom
Antoine Marie
osb
P. S. Nous
recevrons avec
gratitude toutes
les adresses d'éventuels
lecteurs que
vous voudrez
bien nous
envoyer. N'hésitez
pas à nous
demander nos
tracts sur la
Religion
catholique, la
divinité de
Notre-Seigneur Jésus-Christ,
un «petit livre
de prières»,
des scapulaires
du Mont-Carmel
avec notice
explicative, les
promesses du
Sacré-Coeur,
les mystères du
Rosaire.
Numéros des
comptes
Suisse : -C.C.P.
: «Abbaye
Saint-Joseph de
Clairval»
19-5447-7 Sion
ou chèques.
Belgique :
-C.C.P. : «Abbaye
Saint-Joseph de
Clairval»
000-1339871-10
ou chèques.
France : -C.C.P.
: «Abbaye
Saint-Joseph de
Clairval» 5618
78 A Dijon ou chèques.
USA : -Chèques
bancaires
ordinaires en $
us (pas besoin
de chèques
internationaux
spéciaux).
Canada : -Chèques
bancaires
ordinaires en $
can. (pas besoin
de chèques
internationaux
spéciaux).
Pour publier
notre lettre
dans une revue,
journal ... ou
pour la mettre
sur un web site
ou une home page
une autorisation
est nécessaire.
Elle doit-être
demandée à :
mel : abbaye@clairval.com
Pour plus de
renseignements
sur l'abbaye
vous pouvez
consulter notre
site ; vous y
trouverez ,
entre autre, les
lettres
spirituelles du
deuxième
semestre 1996 à
l'année 2000,
le programme des
retraites pour
l'année 2001 et
début 2002 :
http://www.clairval.com/
ou
http://www.userpage.
fu-berlin.de/~vlaisney/index.htm
Les moines
prient à toutes
vos intentions
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