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mel
: abbaye@clairval.com
6
janvier 2002
Bien cher Ami de
l'Abbaye
Saint-Joseph,
Les évêques,
réunis en
Synode à
Rome, au mois
d'octobre
2001, ont
adressé un «message
au Peuple de
Dieu» dans
lequel est
abordé le thème
de la dignité
de la vie
humaine: «Ce
qui, peut-être,
bouleverse le
plus notre
coeur de
pasteurs,
c'est le mépris
de la vie
depuis sa
conception
jusqu'à son
terme, et la désagrégation
de la famille.
Le non de l'Église
à
l'avortement
et à
l'euthanasie
est un oui à
la vie, un oui
à la bonté
foncière de
la création,
un oui qui
peut atteindre
tout être
humain dans le
sanctuaire de
sa conscience,
un oui à la
famille, première
cellule de
l'espérance
en qui Dieu se
complaît
jusqu'à
l'appeler à
devenir «église
domestique».
Quelques années
plus tôt, le
Pape Jean-Paul
II disait déjà
aux jeunes, à
Denver (USA):
«Les menaces
contre la vie
ne faiblissent
pas avec le
temps. Au
contraire,
elles prennent
des dimensions
énormes... Ce
sont des
menaces
programmées
de manière
scientifique
et systématique.
Le vingtième
siècle aura
été une époque
d'attaques
massives
contre la vie,
une
interminable série
de guerres et
un massacre
permanent de
vies humaines
innocentes...»
(14 août
1993). Nous
sommes en face
d'une «conjuration
contre la vie
humaine»,
dans laquelle
des
Institutions
internationales
programment de
véritables
campagnes pour
diffuser la
contraception,
la stérilisation,
l'avortement
et
l'euthanasie,
avec la
complicité
des médias.
Le recours à
ces pratiques
est présenté
devant
l'opinion
publique comme
un signe de
progrès et
une conquête
de la liberté,
tandis que les
défenseurs de
la vie sont décriés
comme des
ennemis de la
liberté et du
progrès (cf.
Encyclique
Evangelium vitæ,
25 mars 1995,
n. 17).
À une heure où
le monde est
gravement
inquiet pour
la paix,
rappelons ces
paroles de Mère
Teresa
lorsqu'elle a
reçu le prix
Nobel de la
paix, le 10 décembre
1979: «Le
plus grand
destructeur de
la paix,
aujourd'hui,
est le crime
commis contre
l'innocent
enfant à naître».
En effet, Dieu
ne peut
laisser le
crime de Caïn
impuni: le
sang d'Abel
exige que Dieu
fasse justice.
Dieu dit à Caïn:
Qu'as-tu fait?
La voix du
sang de ton frère
crie de la
terre jusqu'à
moi (Gn 4,
10). Non
seulement le
sang d'Abel,
mais aussi
celui de tous
les innocents
assassinés
crie vengeance
vers le Ciel
(cf. Catéchisme
de l'Église
Catholique,
CEC, n. 2268).
Or, au cours
des dernières
décennies,
des millions
d'innocents
ont été tués
dans le sein
de leurs mères.
Le passage au
troisième
millénaire
n'a pas marqué,
en France, un
tournant vers
une politique
favorable à
la vie. Dès
l'an 2000, la
distribution
du NorLevo
(pilule dite
«du lendemain»,
en réalité
un produit
abortif) est
permise aux
mineures dans
les établissements
scolaires,
sans
autorisation
parentale. Le
4 juillet
2001, une
nouvelle loi
sur
l'avortement
aggrave les
dispositions
de la loi précédente
(1979) qui
proposait
l'Interruption
Volontaire de
la Grossesse
(IVG =
avortement)
comme un
ultime recours
pour une
situation de détresse.
Désormais, il
s'agit d'un «véritable
droit à
l'avortement»,
qui écarte la
plupart des
dispositions
propres à
conserver la
vie de
l'enfant; le délai
légal est
allongé de 10
à 12
semaines,
l'autorisation
parentale pour
les mineures
est supprimée,
l'incitation
à
l'avortement dépénalisée,
les motifs de
poursuite
contre les
opposants à
l'avortement
renforcés.
Une
«bonne
nouvelle»
pour notre
temps
À
l'encontre de
cette culture
de mort et de
ses conséquences
dramatiques
pour la paix
civile et pour
la destinée
éternelle des
hommes, l'Église
nous rappelle
les
Commandements
de Dieu, qui
sont gravés
dans le coeur
de tout être
humain. Témoin
de l'amour de
Dieu pour
l'homme, Elle
prend la défense
des plus
faibles et
souligne
l'importance
du cinquième
commandement (Tu
ne tueras pas).
«Depuis le 1er
siècle, l'Église
a affirmé la
malice morale
de tout
avortement
provoqué. Cet
enseignement
n'a pas changé.
Il demeure
invariable» (CEC,
n. 2271). Pour
donner un éclairage
plus concret,
l'Église met
sous nos yeux
les exemples
des saints.
C'est ainsi
que le Pape
Jean-Paul II a
béatifié, le
25 avril 1994,
Jeanne
Beretta-Molla,
mère de
famille, dont
le témoignage
en faveur de
la vie humaine
est une «bonne
nouvelle»
pour les
hommes de
notre temps.
Dixième de
treize enfants
(dont cinq
mourront en
bas âge),
Jeanne naît
le 4 octobre
1922, à
Magenta
(Italie), dans
une famille où
les parents,
qui
appartiennent
au Tiers-Ordre
de saint François
et assistent
tous les jours
à la Messe,
entretiennent
une atmosphère
sereine et chrétienne.
L'après-midi
du dimanche,
les enfants
accompagnent
leur père
dans la visite
aux pauvres,
aux personnes
âgées,
abandonnées
ou délaissées.
La maman s'ingénie
à faire des
économies en
faveur des
missions.
Le 4 avril
1928, Jeanne
fait sa première
communion. L'Eucharistie
devient dès
lors sa
nourriture
quotidienne
indispensable.
À l'école,
c'est une élève
moyenne: il
faudra
attendre la
fin des études
primaires pour
qu'elle
obtienne
quelques bons
résultats.
Elle reçoit
la
Confirmation
le 9 juin
1930. Entrée
dans le
secondaire,
elle ne brille
toujours pas.
Cependant sa
vie chrétienne
est intense et
rayonnante: un
temps de méditation
chaque matin
lui donne la
force et la
joie d'aimer,
pour toute la
journée. De
tempérament
ouvert, elle
pardonne
facilement et
supporte avec
patience les
peines causées
par les différences
de caractère.
Elle apprécie
les beautés
de la nature
et, pendant
ses vacances,
prend des leçons
de dessin et
de piano. La
formation
spirituelle et
l'apostolat de
Jeanne se
confortent grâce
à l'Action
Catholique féminine
italienne, à
laquelle elle
s'inscrit dès
l'âge de
douze ans.
Une
marque indélébile
Du 16
au 18 mars
1938, Jeanne
suit une
retraite
spirituelle
selon les
Exercices de
saint Ignace.
Les nombreuses
grâces
qu'elle y reçoit
la marquent
pour toute sa
vie. Là, elle
approfondit
les valeurs
fondamentales
de la vie
spirituelle:
la nécessité
de la grâce
et celle de la
prière,
l'horreur du péché,
l'imitation du
Christ, la
mortification;
surtout, elle
commence à
voir
l'apostolat
comme une
expression éminente
de la Charité.
Parmi ses résolutions,
elle écrit:
«Tout faire
pour le
Seigneur...
Pour servir
Dieu, je
n'irai plus au
cinéma sans
m'assurer
qu'il s'agit
d'un film
convenable et
non
scandaleux, ou
immoral... Je
préfère
mourir plutôt
que de
commettre un péché
mortel... Dire
le «Je vous
salue Marie»
tous les jours
pour que le
Seigneur me
donne une
sainte mort...
Le chemin de
l'humiliation
est le plus
court pour
arriver à la
sainteté.
Prier le
Seigneur de me
conduire au
Paradis».
Elle apprend
à faire
oraison,
c'est-à-dire
à
s'entretenir
familièrement
avec Dieu,
seul à seul,
au fond de son
coeur.
En 1942,
Jeanne perd
subitement sa
mère, âgée
de 53 ans.
Quatre mois
plus tard,
c'est son père
qui décède.
Des enfants
Beretta encore
vivants,
quatre ont déjà
un métier,
trois autres
étudient;
Jeanne vient
d'avoir son
baccalauréat.
Elle envisage
de devenir
religieuse
missionnaire
au Brésil. En
attendant,
elle commence
des études de
médecine à
Milan. Malgré
les difficultés
de l'époque
(l'Italie est
en guerre),
elle travaille
avec sérieux.
Lorsque la
lassitude se
fait sentir,
elle se rend
à l'église:
«Quand je
suis fatiguée
et que je n'en
peux plus, je
me renouvelle
avec un peu de
méditation
pour parler
avec Jésus».
Mais elle
souffre de ses
points
faibles: «Les
deux défauts
que vous me
signalez, écrit-elle
à une
religieuse,
sont très
vrais. Je suis
obstinée, je
fais toujours
ce que je
veux, alors
que je devrais
plier l'échine...
Je ferai des
efforts. Pour
ce qui regarde
la charité,
pour ne pas
juger mon
prochain,
depuis quelque
temps, je
cherche à me
vaincre, mais
certaines
fois, c'est
vraiment
difficile».
Pendant les
vacances,
Jeanne
pratique le
ski et
l'escalade en
montagne.
Les années de
ses études
universitaires
sont un temps
privilégié
pour
l'apostolat.
Très active
et pleine
d'initiative,
elle gagne
l'amitié des
jeunes filles,
organise des
excursions,
des fêtes et
des jeux dans
le but
d'encourager
ses amies à
l'amour de
Dieu et du
prochain. «Elle
écoutait les
autres et
parlait peu, répondait
avec justesse
comme si elle
écoutait une
voix intérieure,
dira-t-on
d'elle... L'été,
elle
conduisait ses
compagnes de
l'Action
catholique
dans sa maison
de vacances
pour des
retraites
spirituelles».
Elle-même
explique: «Le
seul fait de
bien parler
n'entraîne
pas, mais
montrer
l'exemple,
oui. Rendre la
vérité
visible dans
sa personne même;
rendre la vérité
aimable en
s'offrant
soi-même
comme un
exemple
attirant, et
si possible héroïque...
N'ayez pas
peur de défendre
Dieu, l'Église,
le Pape et les
prêtres.
Contre toute
cette campagne
antireligieuse
et immorale,
on ne peut
rester indifférents...
Il faut agir,
entrer dans
tous les
champs
d'action,
social,
familial et
politique. Et
travailler,
parce que
toutes les
forces du mal,
obscures et
menaçantes,
sont réunies».
Prier,
même si tout
nous distrait
Mais
l'action doit
être soutenue
par la prière
et le
sacrifice: «Si
nous voulons
que notre
apostolat ne
soit pas vain,
mais efficace,
nous devons être
des âmes de
prière. Même
si tout,
autour de
nous, dans la
journée, nous
distrait de la
prière!
Celle-ci doit
être faite
avec foi dans
la
toute-puissance
de Dieu qui
peut nous
aider... Et si
après avoir
travaillé de
notre mieux,
nous
connaissons l'échec,
acceptons-le généreusement;
un échec bien
accepté par
un apôtre qui
avait utilisé
tous les
moyens pour réussir,
est plus
efficace pour
le salut qu'un
triomphe».
Souvent, elle
recommande la
vertu de pureté
et l'éducation
au véritable
amour: «Comment
conserver la
pureté?
Entourer notre
corps au moyen
de la haie du
sacrifice. La
pureté est
une vertu-résumé,
c'est-à-dire
un ensemble de
vertus... La
pureté
devient beauté,
puis aussi
force et
liberté. Est
libre celui
qui est
capable de résister,
de lutter».
En novembre
1949, Jeanne
obtient son
doctorat en médecine
et chirurgie.
Elle se spécialise
alors en pédiatrie
par amour pour
les enfants
mais aussi
afin d'être
proche des
mamans, puis
ouvre un
dispensaire
privé à
Mesero. Elle
écoute chacun
de ses malades
avec beaucoup
de patience et
d'amabilité.
Quand leurs
maladies résultent
d'une vie
morale désordonnée,
elle en
souffre
beaucoup et
conseille avec
conviction de
changer de
conduite. Aux
malades
particulièrement
pauvres, elle
donne de
l'argent en
plus des médicaments:
«Si je donne
des soins à
un malade qui
n'a pas à
manger, à
quoi servent
les médicaments?»
Jeanne considère
sa profession
comme un véritable
apostolat: «Tout
le monde
travaille au
service de
l'homme. Nous,
médecins,
nous
travaillons
directement
sur l'homme
lui-même...
Le grand mystère
de l'homme,
c'est Jésus:
«Celui qui
visite un
malade, c'est
moi qu'il aide»,
dit Jésus...
Comme le prêtre
peut toucher Jésus,
ainsi nous
touchons Jésus
dans le corps
de nos
malades...
Nous avons des
occasions de
faire du bien
que le prêtre
n'a pas. Notre
mission n'est
pas achevée
quand les médicaments
ne servent
plus; il faut
porter l'âme
à Dieu, notre
parole a une
certaine
autorité...
Les médecins
catholiques,
comme ils sont
nécessaires!»
Toutes
les voies du
Seigneur sont
belles
Dans
les premiers
mois de 1954,
Jeanne se
demande à
nouveau quelle
est sa
vocation. Après
avoir beaucoup
prié, elle se
décide pour
le mariage et
écrit à une
amie: «Les
voies du
Seigneur sont
toutes belles
pourvu que le
but soit
toujours le même:
sauver notre
âme, et réussir
à porter
beaucoup
d'autres âmes
au Paradis,
pour glorifier
Dieu». Le 24
septembre
1955, elle épouse
Pierre Molla;
l'abbé Joseph
Beretta, frère
de Jeanne, reçoit
leurs
consentements.
Dans une conférence
à des jeunes
filles de
l'Action
Catholique,
Jeanne avait
expliqué: «Toute
vocation est
vocation à la
maternité:
physique,
spirituelle,
morale, parce
que Dieu a mis
en nous
l'instinct de
la vie. Le prêtre
est père
(spirituellement);
les
religieuses
sont mères, mères
des âmes...
Se préparer
à la
vocation,
c'est se préparer
à donner la
vie». Le 19
novembre 1956,
un garçon,
Pierre-Louis,
naît au foyer
Beretta-Molla;
le 11 décembre
1957, c'est
une fille,
Maria Zita; le
15 juillet
1960, une
deuxième
fille, Laura.
Ces trois
maternités
ont été
difficiles
pour Jeanne,
mais sa foi
l'a soutenue.
Pour remercier
Dieu, après
la naissance
de chacun de
ses enfants,
elle donne aux
missions, sur
ses économies,
une somme
correspondant
au salaire de
six mois de
travail d'un
employé.
L'éducation
morale et
religieuse de
ses enfants
tient
fortement au
coeur de
Jeanne. Dès
qu'ils en sont
capables, elle
leur fait
faire chaque
soir un examen
de conscience
adapté, les
faisant réfléchir
sur telle ou
telle action,
et remarquer
pourquoi Jésus
n'en est pas
content. Au
lieu de les réprimander
sur le moment
même, elle
attend la prière
du soir pour
faire le point
de la journée.
Elle ne veut
ni les frapper
ni trop élever
la voix car,
dit-elle, «peut-être
ces enfants
n'auront-ils
leur maman
avec eux que
pour peu de
temps; je ne
veux pas
qu'ils en
gardent un
mauvais
souvenir». Le
travail
professionnel
de Jeanne ne
l'empêche pas
d'être à ses
devoirs d'épouse
et de mère.
Cependant, après
la naissance
de Laura, elle
décide de
cesser
l'exercice de
la médecine
lorsqu'elle
aura un quatrième
enfant.
Au mois d'août
1961, une
nouvelle
maternité
s'annonce.
Mais, au deuxième
mois de la
grossesse,
Jeanne sent
qu'une masse
dure se développe
de jour en
jour à côté
de l'utérus,
menaçant la
vie de
l'enfant
autant que la
sienne: c'est
un fibrome
qu'il va
falloir
enlever.
Jeanne prend
conscience des
risques
qu'elle
encourt. Trois
solutions
s'offrent à
elle: –
l'ablation du
fibrome et de
l'utérus
contenant
l'enfant:
cette
intervention
sauvera très
certainement
la vie de la
maman, mais
l'enfant
mourra, et
elle ne pourra
plus en avoir
d'autre; –
l'ablation du
fibrome et
l'avortement
provoqué: la
mère aura la
vie sauve et
pourra éventuellement
avoir d'autres
enfants plus
tard; mais
cette solution
est contraire
à la loi de
Dieu; –
l'ablation du
fibrome
seulement, en
tentant de ne
pas
interrompre la
maternité en
cours: seule
cette troisième
possibilité
laisse la vie
à l'enfant,
mais elle
expose celle
de la mère à
un très grave
danger.
Épouse très
aimée, mère
heureuse de
trois beaux
enfants,
Jeanne doit
choisir et décider:
soit une
solution plus
sûre pour sa
vie à elle,
soit l'unique
solution pour
sauver la vie
de l'enfant:
«lui ou moi»,
l'enfant ou la
mère. Elle se
décide en
faveur de la
vie qu'elle
sent se développer
en elle; elle
accepte de
risquer sa
propre vie.
L'amour pour
l'enfant est
plus grand: «Qu'on
ne se préoccupe
pas pour moi,
pourvu que
tout aille
bien pour le bébé!»
dit-elle avec
force à son
entourage.
S'oublier
et se donner
La montée
au Calvaire
avec Jésus
crucifié
commence. Le 6
septembre, au
moment d'être
opérée, elle
prie à
nouveau le
chirurgien de
faire tout son
possible pour
sauver
l'enfant et de
ne pas s'inquiéter
d'elle. Elle
confie au prêtre
venu pour
l'encourager:
«Oui, j'ai
tant prié ces
jours-ci. Avec
foi et espérance,
je me suis
confiée au
Seigneur, même
en face de
cette terrible
parole de la
science médicale:
ou la vie de
la mère ou
celle de
l'enfant. J'ai
confiance en
Dieu, oui;
maintenant à
mon tour
d'accomplir
mon devoir de
mère. Je
renouvelle au
Seigneur
l'offrande de
ma vie. Je
suis prête à
tout pourvu
qu'on sauve
mon enfant».
L'opération,
qui consiste
dans
l'ablation du
fibrome, tout
en laissant
intacte la
cavité utérine,
réussit:
l'enfant est
sauvé. Le
voeu de Jeanne
est exaucé.
Cependant,
elle est
consciente que
dans quelques
mois, l'utérus
pourra se
rompre,
provoquant une
hémorragie
mortelle.
Malgré cela,
elle laisse
rayonner une
joie intense,
la joie
indicible
d'avoir
sauvegardé sa
maternité et
la vie de son
enfant. Elle
sait ce que
signifie «être
mère»:
s'oublier et
se donner. Cet
amour de la
maternité,
jusqu'à l'héroïsme
du sacrifice
de sa vie,
elle le puise
en Dieu source
de toute
paternité et
de toute
maternité
(cf. Ep 3,
15). Sans que
le sourire
disparaisse de
son visage,
Jeanne passe
les derniers
mois de sa
grossesse dans
la prière et
l'abandon à
la volonté de
Dieu, à
travers de
grandes
douleurs
physiques et
morales. Le
Samedi Saint
21 avril 1962,
elle met au
monde une
petite fille
qui reçoit au
baptême le
nom de
Jeanne-Emmanuelle.
Après la
naissance, l'état
de la maman
s'aggrave.
Quand la
douleur se
fait trop
intense, elle
baise son
crucifix, «son
grand réconfort».
Elle demande
un prêtre et
reçoit avec
ferveur les
derniers
sacrements.
Dans son
agonie, elle répète
continuellement:
«Jésus, je
t'aime! Jésus,
je t'aime!»
Le 28 avril,
vers 8 heures,
Jeanne s'éteint
paisiblement
en présence
de son mari,
qui a approuvé
son choix.
Tous les
jours, elle
avait prié le
Seigneur de
lui faire la
grâce d'une
bonne et
sainte mort.
Entrée dans
la vraie Vie
qui ne finira
jamais, la
Bienheureuse,
loin
d'abandonner
les siens,
intercède désormais
pour eux avec
un amour
encore plus
grand.
Hommage
aux mères...
Lors de
sa béatification,
le 25 avril
1994, le pape
Jean-Paul II
pourra dire:
«Jeanne
Beretta-Molla
sut donner sa
vie en
sacrifice,
afin que l'être
qu'elle
portait en son
sein – et
qui est
aujourd'hui
l'un de nous!
– puisse
vivre. En tant
que médecin,
elle était
consciente de
ce qui
l'attendait,
mais elle n'a
pas reculé
devant le
sacrifice,
confirmant
ainsi l'héroïcité
de ses vertus.
Nous désirons
rendre hommage
à toutes les
mères
courageuses,
qui se
consacrent
sans réserve
à leur
famille, et
qui sont prêtes
ensuite à ne
ménager
aucune peine,
à faire tous
les
sacrifices,
pour leur
transmettre ce
qu'elles ont
de meilleur...
Comme elles
doivent lutter
contre les
difficultés
et les
dangers! Que
de fois elles
sont appelées
à affronter
de véritables
«loups» décidés
à enlever la
vie et à
disperser le
troupeau! Et
ces mères héroïques
ne sont pas
toujours
soutenues par
leur
entourage. Au
contraire, les
modèles de
société,
souvent promus
et propagés
par les moyens
de
communication,
ne favorisent
pas la
maternité. Au
nom du progrès
et de la
modernité, on
présente
aujourd'hui
les valeurs de
fidélité, de
chasteté, de
sacrifice, par
lesquelles de
nombreuses épouses
et mères chrétiennes
se distinguent
et continuent
encore à se
distinguer,
comme dépassées.
Il s'ensuit
ainsi qu'une
femme qui décide
d'être cohérente
avec ses
principes se
sent souvent
profondément
seule. Seule
avec son amour
qu'elle ne
peut trahir et
auquel elle
doit rester
fidèle. Son
principe
directeur est
le Christ qui
nous a révélé
cet amour que
nous prodigue
le Père. Une
femme qui
croit au
Christ trouve
un puissant
soutien dans
cet amour qui
a tout supporté.
C'est un amour
qui lui permet
de croire que
ce qu'elle
fait pour un
enfant conçu,
mis au monde,
adolescent ou
adulte, elle
le fait en même
temps pour un
enfant de
Dieu. Comme l'écrit
saint Jean
dans la
lecture
d'aujourd'hui:
Nous sommes
appelés
enfants de
Dieu; et nous
le sommes
(1 Jn 3, 1).
Nous sommes
les enfants de
Dieu. Lorsque
cette réalité
se manifestera
pleinement,
nous serons
semblables à
Dieu, parce
que nous le
verrons tel
qu'il est (cf.
1, Jn 3, 2)».
Le Pape
manifeste également
sa sollicitude
paternelle à
l'égard des
femmes qui ont
eu recours à
l'avortement,
par ces
paroles
encourageantes
de
l'Encyclique
Evangelium vitæ:
«L'Église
sait combien
de
conditionnements
ont pu peser
sur votre décision,
et elle ne
doute pas que,
dans bien des
cas, cette décision
a été
douloureuse,
et même
dramatique. Il
est probable
que la
blessure de
votre âme
n'est pas
encore refermée.
En réalité,
ce qui s'est
produit a été
et demeure
profondément
injuste. Mais
ne vous
laissez pas
aller au découragement
et ne renoncez
pas à l'espérance.
Sachez plutôt
comprendre ce
qui s'est passé
et interprétez-le
en vérité.
Si vous ne
l'avez pas
encore fait,
ouvrez-vous
avec humilité
et avec
confiance au
repentir : le
Père de toute
miséricorde
vous attend
pour vous
offrir son
pardon et sa
paix dans le
sacrement de
la réconciliation...
Avec l'aide
des conseils
et de la présence
de personnes
amies compétentes,
vous pourrez
faire partie
des défenseurs
les plus
convaincants
du droit de
tous à la vie
par votre témoignage
douloureux...
vous
travaillerez
à instaurer
une nouvelle
manière de
considérer la
vie de l'homme»
(n. 99).
«Prions tous
afin d'avoir
le courage de
défendre
l'enfant à naître
et de lui
donner la
possibilité
d'aimer et d'être
aimé, disait
Mère Teresa.
Et je pense
qu'ainsi, avec
la grâce de
Dieu, nous
pourrons
apporter la
paix dans le
monde».
Qu'en cette
année
nouvelle,
Notre-Dame et
saint Joseph
nous
obtiennent la
paix que le
Verbe de Dieu
est venu
donner au
monde par son
Incarnation!
Dom
Antoine Marie
osb
P.
S. Nous
recevrons avec
gratitude toutes
les adresses d'éventuels
lecteurs que
vous voudrez
bien nous
envoyer. N'hésitez
pas à nous
demander nos
tracts sur la
Religion
catholique, la
divinité de
Notre-Seigneur Jésus-Christ,
un «petit livre
de prières»,
des scapulaires
du Mont-Carmel
avec notice
explicative, les
promesses du
Sacré-Coeur,
les mystères du
Rosaire.
Numéros des
comptes
Suisse : -C.C.P.
: «Abbaye
Saint-Joseph de
Clairval»
19-5447-7 Sion
ou chèques.
Belgique :
-C.C.P. : «Abbaye
Saint-Joseph de
Clairval»
000-1339871-10
ou chèques.
France : -C.C.P.
: «Abbaye
Saint-Joseph de
Clairval» 5618
78 A Dijon ou chèques.
USA : -Chèques
bancaires
ordinaires en $
us (pas besoin
de chèques
internationaux
spéciaux).
Canada : -Chèques
bancaires
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can. (pas besoin
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demandée à :
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renseignements
sur l'abbaye
vous pouvez
consulter notre
site ; vous y
trouverez ,
entre autre, les
lettres
spirituelles du
deuxième
semestre 1996 à
l'année 2000,
le programme des
retraites pour
l'année 2001 et
début 2002 :
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ou
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Les moines
prient à toutes
vos intentions
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