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mel
: abbaye@clairval.com
Bien
cher Ami
de
l'Abbaye
Saint-Joseph,
Une
erreur,
«aujourd'hui
largement
répandue,
est
l'oubli
de
cette
loi de
solidarité
humaine
et de
charité,
dictée
et
imposée
aussi
bien
par la
communauté
d'origine
et par
l'égalité
de la
nature
raisonnable
chez
tous
les
hommes,
à
quelque
peuple
qu'ils
appartiennent,
que
par le
sacrifice
de Rédemption
offert
par Jésus-Christ
sur
l'autel
de la
Croix
à son
Père
céleste,
en
faveur
de
l'humanité
pécheresse»
(Pie
XII,
encyclique
Summi
pontificatus).
Il est
donc nécessaire
et
urgent
de développer
cette
charité
sociale,
qui
est
une
exigence
de la
fraternité
humaine
et chrétienne.
En
particulier,
«les
problèmes
socio-économiques
ne
peuvent
être
résolus
qu'avec
l'aide
de
toutes
les
formes
de
solidarité:
solidarité
des
pauvres
entre
eux,
des
riches
et des
pauvres,
des
travailleurs
entre
eux,
des
employeurs
et des
employés
dans
l'entreprise,
solidarité
entre
les
nations
et
entre
les
peuples.
La
solidarité
internationale
est
une
exigence
d'ordre
moral.
La
paix
du
monde
en dépend
pour
une
part»
(Catéchisme
de l'Église
Catholique,
CEC,
1939-1941).
Le 1er
octobre
2000,
le
Pape a
canonisé
une
courageuse
femme
américaine,
Katharine
(Catherine)
Drexel;
parce
qu'elle
a
cherché
d'abord
le
Royaume
de
Dieu
et sa
justice,
elle a
compris
l'importance
de la
solidarité,
et a
ainsi
contribué
au développement
et à
la
paix
sociale.
Amasser
un
solide
capital
Catherine
Marie
Drexel
naît
le 26
novembre
1858
à
Philadelphie,
dans
la
Pennsylvanie
(Est
des
USA).
Son père,
Francis,
possède
avec
ses
deux
frères
un
trust
bancaire
international
qui
comprend
des
sociétés
à New
York
et à
Londres.
Sa mère,
Hannah,
meurt
quatre
semaines
après
sa
naissance,
laissant
deux
filles,
Élisabeth
et
Catherine.
Francis
contracte
alors
un
second
mariage
avec
Emma
Bouvier;
une
fille,
Louise,
naîtra
de
cette
union.
Les
Drexel,
membres
de la
haute
société
de
Philadelphie,
sont
très
généreux
et
contribuent
abondamment
à des
oeuvres
charitables.
Francis,
à
l'insu
de son
entourage,
s'efforce
de
porter
assistance
aux nécessiteux.
Il
cherche,
en
particulier,
à
connaître
et à
soutenir
les prêtres
immigrés
qui
sont
venus
servir
leurs
compatriotes
démunis.
Chaque
jour,
au
retour
de son
travail,
il
passe
un
long
moment
seul
dans
sa
chambre
à
prier.
Afin
d'assurer
à ses
enfants
un
contact
avec
les
pauvres,
Emma
ouvre
à
ceux-ci
sa
maison
trois
fois
par
semaine.
Les
deux
époux
sont
persuadés
que
leurs
richesses
appartiennent
à
Dieu
et
qu'ils
doivent
s'en
servir
pour
aider
les
pauvres.
Ils
appliquent
à la
lettre
le
conseil
de
saint
Paul: Quant
aux
riches
de ce
monde,
exhorte-les
à ne
pas céder
à
l'orgueil.
Qu'ils
mettent
leur
espérance
non
pas
dans
des
richesses
incertaines,
mais
en
Dieu,
car Il
nous
procure
tout
en
abondance
pour
que
nous
en
profitions.
Recommande-leur
d'être
généreux:
que
leur
richesse
soit
de
faire
le
bien,
qu'ils
donnent
de bon
coeur
et
sachent
partager.
De
cette
manière,
ils
s'amassent
pour
l'avenir
un
solide
capital,
avec
lequel
ils
pourront
acquérir
la vie
véritable
(1
Tm 6,
17-19).
La
famille
se réunit
quotidiennement
pour
prier
et
chaque
matin
on
assiste
à la
Sainte
Messe.
Emma
assure
à ses
filles
une
formation
humaine
complète:
littérature,
mathématiques,
philosophie,
art,
musique,
langues.
L'aisance
matérielle
ne
dispense
pas
les
filles
d'apprendre
à
faire
la
cuisine
et à
tailler
leurs
propres
robes.
De fréquents
voyages
en
Europe,
pour
les
intérêts
bancaires
de
leur père,
donnent
à
Catherine
et à
ses
soeurs
l'occasion
de
visiter
les
merveilles
et les
lieux
célèbres
de
l'ancien
continent.
Toujours
joyeuse
et
prenant
plaisir
à
voyager,
Catherine,
grâce
à un
sens
religieux
profond,
juge
chaque
chose
à sa
juste
valeur.
Les
galeries,
les
palais
et les
oeuvres
d'art
qu'on
peut
voir
dans
les
villes
européennes,
lui
laissent
un
sentiment
d'insatisfaction.
Aucun
site,
aucune
grandeur
culturelle
ne
peut
satisfaire
les désirs
ardents
de son
coeur.
En
effet,
«Dieu
seul
rassasie»
comme
l'a écrit
saint
Thomas
d'Aquin
(Commentaire
du
Credo).
Certes,
tout
homme
a le désir
du
bonheur,
ainsi
que le
note
saint
Augustin:
«Tous
certainement
nous
voulons
vivre
heureux,
et
dans
le
genre
humain
il
n'est
personne
qui ne
donne
son
assentiment
à
cette
proposition
avant
même
qu'elle
ne
soit
pleinement
énoncée».
Mais
ce désir
est
d'origine
divine;
Dieu
l'a
mis
dans
le
coeur
de
l'homme
afin
de
l'attirer
à Lui
qui
seul
peut
le
combler.
Car «Dieu
nous
appelle
à sa
propre
béatitude...
Il
nous a
mis au
monde
pour
Le
connaître,
Le
servir
et
L'aimer
et
ainsi
parvenir
en
Paradis»
(CEC,
1718-1721).
En
1879,
Emma
tombe
malade.
Catherine,
alors
âgée
de 21
ans,
la
soigne
avec
tendresse
pendant
les
trois
années
que
dure
sa
maladie.
Le
contact
avec
la
souffrance
purifie
son
regard,
déjà
lucide,
sur la
vie.
Elle
se
rend
compte
que la
richesse
est la
grande
divinité
du
jour,
et que
rien
dans
la
vaste
fortune
des
Drexel
ne
peut
supprimer
la
souffrance
ou empêcher
la
mort
d'Emma.
Catherine
se
pose
la
question
de la
vraie
signification
des
richesses
et des
honneurs,
et réfléchissant
sérieusement
sur le
sens
de
l'existence,
elle
comprend
que «le
vrai
bonheur
ne réside
ni
dans
la
richesse
ou le
bien-être,
ni
dans
la
gloire
humaine
ou le
pouvoir,
ni
dans
aucune
oeuvre
humaine,
si
utile
soit-elle,
comme
les
sciences,
les
techniques
et les
arts,
ni
dans
aucune
créature,
mais
en
Dieu
seul,
source
de
tout
bien
et de
tout
amour»
(CEC,
1723).
Donnez
gratuitement
Emma
meurt
en
janvier
1883.
Afin
de
distraire
ses
filles,
Monsieur
Drexel
décide
de
faire
avec
elles
un
nouveau
voyage
en
Europe.
Le 18
novembre
1883,
dans
la
basilique
Saint-Marc
de
Venise,
Catherine
aperçoit
un
tableau
de la
Sainte
Vierge
et
entend
celle-ci
lui
dire: Vous
avez
reçu
gratuitement;
donnez
gratuitement.
Elle
reconnaît
aussitôt
le
passage
de l'Évangile
(Mt
10, 8)
qui a
profondément
influencé
saint
François
d'Assise.
En
effet,
la
jeune
fille
a une
grande
dévotion
envers
ce
saint
dont
elle
partage
l'amour
pour
la
nature
et le
zèle
pour
les
pauvres.
La
parole
entendue
lui
apparaît
comme
une
orientation
pour
son
avenir,
même
si
elle
ne
saisit
pas
encore
de
quelle
manière
il
faudra
«donner».
Après
un
autre
voyage,
cette
fois-ci
vers
le
grand
Ouest
américain,
où
Catherine
a ses
premiers
contacts
avec
la vie
des
Indiens
et où
elle
fait
ses
premiers
dons
aux
missions,
l'épreuve
vient
encore
frapper
la
famille
Drexel.
Le père,
Francis,
s'éteint
le 15
février
1885,
laissant
ses
trois
filles
héritières
d'une
immense
fortune.
La
santé
de
Catherine
est
brisée
par la
mort
de ses
parents;
pour
la
remettre
sur
pied,
ses
soeurs
lui
proposent
un séjour
aux
bains
de
Schwalbach
en
Allemagne.
Elles
profitent
de
leur séjour
en
Europe
pour
recruter
prêtres
et
religieuses
en
faveur
des
missions
indiennes
aux États-Unis
et se
rendent
à
Rome où,
en
janvier
1887,
elles
sont
reçues
en
audience
privée
par le
pape Léon
XIII.
Quand
Catherine
supplie
le
Saint-Père
d'envoyer
des
missionnaires
aux
Indiens,
elle
reçoit
cette
réponse
inattendue:
«Pourquoi,
mon
enfant,
ne
devenez-vous
pas
vous-même
missionnaire?
–
Sainteté,
dit-elle,
je
n'ai
pas
demandé
des
religieuses;
j'ai
demandé
des prêtres».
Elle
n'a
pas
bien
compris
le
sens
de la
question
du
Pape,
mais
l'inquiétude
qui la
presse
depuis
longtemps
atteint
son
paroxysme:
dès
l'âge
de
quatorze
ans,
elle a
ressenti
un
attrait
persistant
pour
la vie
religieuse;
elle
en a même
souvent
parlé
à sa
belle-mère
sans
en
recevoir
aucun
encouragement.
La
vocation
religieuse
cloîtrée,
oui,
mais
missionnaire...
elle
n'y a
jamais
songé!
En
septembre
de
cette
même
année,
Catherine,
en
compagnie
de ses
soeurs,
visite
les
missions
indiennes
dans
les
Dakotas,
à
cheval,
en
chariot
et par
chemin
de
fer,
à
travers
des
territoires
rudes
et
dangereux.
Là,
elle
rencontre
Red
Cloud,
le célèbre
chef
sioux,
et
fait
l'expérience
de l'état
pitoyable
des
Indiens.
Dès
son
retour,
Catherine
se décide
à une
aide
systématique
en
faveur
des
missions
indiennes.
En
quatre
ans,
elle
finance
la
construction
de
treize
écoles.
Cette
attention
pour
les
Indiens
se
double
d'une
préoccupation
pour
le
sort
des
Noirs
américains
qui,
malgré
l'émancipation
officielle,
sont
encore
l'objet
de
traitements
injustes.
«L'esprit
de
solidarité
doit
croître
dans
le
monde,
pour
vaincre
l'égoïsme
des
personnes
et des
nations.
Ce
n'est
qu'ainsi
que
l'on
pourra
mettre
un
frein
à la
recherche
de la
puissance
politique
et de
la
richesse
économique
en
dehors
de
toute
référence
à
d'autres
valeurs...»
(Jean-Paul
II à
l'occasion
du
jubilé
des
responsables
politiques,
le 4
novembre
2000).
Une
perspective
salutaire
Catherine
reconnaît,
en
tous
ces
pauvres,
des
enfants
de
Dieu
qui
ont
besoin
d'être
conduits
vers
Lui. Tout
ce que
vous
avez
fait
à
l'un
de ces
plus
petits
de mes
frères,
c'est
à moi
que
vous
l'avez
fait
(Mt
25,
40)
dira Jésus,
au
dernier
jour,
à
ceux
qui
auront
exercé
les
oeuvres
de
charité.
La
perspective
du
jugement
de
Dieu
est
une
lumière
nécessaire
pour
notre
vie
ici-bas;
aussi
saint
Benoît
recommande-t-il
d'y
penser
souvent
(Règle,
ch.
4). «Le
jugement
dernier
révélera
jusque
dans
ses
ultimes
conséquences
ce que
chacun
aura
fait
de
bien
ou
omis
de
faire
durant
sa vie
terrestre»
(CEC,
1039).
Saint
Augustin
remarque:
«Le
Seigneur
se
tournera
alors
vers
les
mauvais:
J'avais,
leur
dira-t-il,
placé
sur
terre
mes
petits
pauvres,
pour
vous.
Moi,
leur
chef,
je trônais
dans
le
Ciel
à la
droite
de mon
Père,
mais
sur la
terre
mes
membres
avaient
faim.
Si
vous
aviez
donné
à mes
membres,
ce que
vous
auriez
donné
serait
parvenu
jusqu'à
la tête.
Quand
j'ai
placé
mes
petits
pauvres
sur la
terre,
je les
ai
institués
vos
commissionnaires
pour
porter
vos
bonnes
oeuvres
dans
mon trésor:
vous
n'avez
rien déposé
dans
leurs
mains,
c'est
pourquoi
vous
ne
possédez
rien
auprès
de moi».
Au
contraire,
«c'est
à ce
qu'ils
auront
fait
pour
les
pauvres
que Jésus-Christ
reconnaîtra
ses élus»
(CEC,
2443).
Pendant
longtemps,
Catherine
a été
dissuadée
de
suivre
une
vocation
religieuse
par
son
directeur
spirituel,
Mgr
James
O'Connor,
évêque
d'Omaha
(Nebraska),
qui la
juge
incapable
d'en
soutenir
les
austérités;
il
l'incite
à réfléchir,
attendre
et
prier.
Enfin,
en
novembre
1888,
à la
lecture
d'une
lettre
dans
laquelle
Catherine
révèle
l'anxiété
et la
tristesse
qu'elle
ressent
à
attendre,
Mgr
O'Connor
change
d'avis
et lui
propose
trois
congrégations
religieuses.
Catherine
répond
qu'elle
désire
un
ordre
missionnaire
pour
les
Indiens
et
Noirs
américains;
mais
il
n'en
existe
pas!
Mgr
O'Connor
l'encourage
alors
à
fonder
elle-même
une
Congrégation
nouvelle.
Cette
perspective
n'enthousiasme
pas
Catherine:
«La
responsabilité
d'un
tel
appel
m'écrase
presque,
parce
que je
suis
infiniment
pauvre
dans
les
vertus
nécessaires».
L'évêque,
cependant,
maintient
son
avis,
et, le
jour
de la
fête
de
saint
Joseph,
19
mars
1889,
Catherine
capitule:
«La fête
de
saint
Joseph
m'apporta
la grâce
de
donner
le
restant
de ma
vie
aux
Indiens
et aux
Noirs,
d'entrer
pleinement
dans
vos
vues
concernant
ce qui
est le
mieux
pour
le
salut
de ces
peuples».
Mgr
O'Connor
demande
alors
aux
Soeurs
de la
Merci,
à
Pittsburgh,
de
former
Catherine
à la
vie
religieuse.
Elle
est reçue
à
leur
noviciat,
le 7
novembre
1889;
mais
quelques
mois
plus
tard,
la
mort
de Mgr
O'Connor
prive
le
projet
de
fondation
de son
unique
soutien.
Apparemment
si fâcheuse,
cette
mort
purifie
l'âme
de
Soeur
Catherine
et la
prépare
à sa
tâche
future.
C'est
alors
que
l'archevêque
de
Philadelphie,
Mgr
Patrick
Ryan,
vient
à son
secours
et lui
propose
son
aide.
Le
sort
de la
Sainte
Famille
Le
12 février
1891,
Catherine
Drexel
fait
profession
en
tant
que
première
«Soeur
du
Saint-Sacrement
pour
les
Indiens
et les
Noirs».
«Les
voeux,
remarque-t-elle,
restreignent
la
liberté,
mais
ils
nous
donnent
la
liberté
pour
faire
le
bien.
Nous
sommes
fortifiés
pour
porter
les
fardeaux
et
faire
des
choses
qui
semblent
impossibles».
Aux
voeux
habituels
de
pauvreté,
chasteté
et obéissance,
elle
ajoute
celui
d'être
«la mère
et la
servante
des
races
indiennes
et
noires
selon
la Règle
des
Soeurs
du
Saint-Sacrement;
et de
n'entreprendre
aucune
oeuvre
qui mènerait
à négliger
ou
abandonner
les
races
indiennes
et
noires».
Le
couvent
de son
nouvel
institut
n'étant
pas
encore
achevé,
elle
ouvre
son
noviciat
à
Torresdale,
dans
la résidence
d'été
de sa
famille.
Dix
novices
et
trois
postulantes
la
rejoignent
bientôt.
Un an
après,
la
communauté
compte
21
membres!
Les
Soeurs
occupent
le
couvent
en
construction
avant
la fin
des
travaux,
et
connaissent
ainsi
bien
des
austérités,
privées
d'eau,
de
lumière
et de
chauffage.
«Chaque
épreuve
que
nous
subissons,
écrira
la
fondatrice,
est un
acte
de la
miséricorde
de
Dieu,
afin
de
nous détacher
de la
terre
et de
nous
rapprocher
de
Dieu».
La
communauté
reçoit
de fréquentes
visites
de la
part
d'évêques
et de
prêtres
missionnaires
qui
demandent
à
Soeur
Catherine
des
Religieuses.
Mais,
sur le
conseil
de Mgr
Ryan,
elles
attendent
trois
ans et
demi
avant
d'ouvrir
un
premier
pensionnat
à la
Mission
Sainte-Catherine
de
Santa
Fe
(Nouveau
Mexique).
Les
Soeurs
s'y
adaptent
bien
malgré
la vie
difficile
en ce
lieu
presque
désertique.
Les
Indiens
les
respectent
et les
protègent.
Un
jour,
Mère
Catherine,
voulant
soigner
les
victimes
d'une
épidémie
dans
un
village
proche
de la
Mission,
se
voit
refuser
l'entrée:
les
Indiens
tiennent
trop
à
elle
pour
la
voir
s'exposer
ainsi
à la
contagion.
Souvent,
lors
de ses
nombreux
voyages
à
travers
le
continent,
Mère
Catherine
est
repoussée,
partageant
le
sort
de la
Sainte
Famille
à
Bethléem,
ce qui
lui
inspire
cette
réflexion:
«Il
est très
convenable
pour
nous
que
les
gens
de
cette
ville
n'aient
pas de
place
pour
nous
et
notre
oeuvre.
Comme
il est
vrai
que la
grotte
de
Bethléem
est la
grande
éducatrice
du
monde...
Ne
manquez
pas de
penser
à
Celui
de qui
je
fais
profession
d'être
amoureuse!
Soyez
amoureux
de ses
humiliations».
Catherine
Drexel
a
renoncé
à une
fortune
pour
embrasser
volontairement
la
pauvreté,
et
cette
pauvreté
lui
est chère,
ainsi
qu'en
témoignent
ces
lignes
écrites
à
l'une
de ses
religieuses:
«Si
vous
êtes
détachée
des
choses
de la
terre,
vous
aurez
le
royaume
de
Dieu
en
vous.
Si
vous
n'êtes
pas détachée,
vous
vous
persuaderez
que
beaucoup
de
choses
sont nécessaires,
et
vous
en
arriverez
à
mener
une
vie de
facilité.
Dieu
comble
ce qui
est
vide».
Elle a
réalisé
que «l'amour
des
pauvres
est
incompatible
avec
l'amour
immodéré
des
richesses
ou
leur
usage
égoïste»
(CEC,
2445).
Mais
elle a
surtout
compris
que la
meilleure
façon
d'aider
ceux
qui
sont
pauvres
et
marginalisés
est de
travailler
à
leur développement
intégral.
«Il
ne
s'agit
pas
seulement
d'élever
tous
les
peuples
au
niveau
dont
jouissent
aujourd'hui
les
pays
les
plus
riches,
rappellera
le
Pape
Jean-Paul
II,
mais
de
construire,
par un
travail
solidaire,
une
vie
plus
digne,
de
faire
croître
réellement
la
dignité
et la
créativité
de
chaque
personne,
sa
capacité
de répondre
à sa
vocation
et
donc
à
l'appel
de
Dieu.
Au faîte
du développement,
il y a
la
mise
en
oeuvre
du
droit
et du
devoir
de
chercher
Dieu,
de Le
connaître
et de
vivre
selon
cette
connaissance»
(Encyclique
Centesimus
annus,
1er
mai
1991,
n.
29).
C'est
pourquoi
les
efforts
du
nouvel
Institut
ne se
réduisent
pas à
une
simple
«charité»
matérielle,
mais
à une
formation
humaine
et chrétienne
des
populations
déshéritées.
L'amour
des
pauvres
«ne
s'étend
pas
seulement
à la
pauvreté
matérielle,
mais
aussi
aux
nombreuses
formes
de
pauvreté
culturelle
et
religieuse»
(CEC,
2444).
Le
lien
le
plus
profond
Fondatrice,
Mère
Catherine
rédige
une règle
de vie
pour
les
Soeurs
du
Saint-Sacrement.
En
juillet
1907,
elle
reçoit
à
Rome
une
première
approbation
du
Pape
saint
Pie X,
et,
peu de
temps
après,
est élue
Supérieure
générale
de
l'Institut
des «Soeurs
du
Saint-Sacrement
pour
les
Indiens
et
Gens
de
Couleur».
Pourquoi
«Soeurs
du
Saint-Sacrement»?
Sa
perspicacité
a
saisi
que
l'Eucharistie,
Présence
vivante
de Jésus,
est le
lien
le
plus
profond
entre
les
hommes,
et
donc
entre
toutes
les
races
appelées
à
cohabiter
dans
le même
pays.
«Jésus
est
l'unique
source
de la
paix véritable,
dira
Jean-Paul
II. Il
ne
peut
pas y
avoir
d'espoir
d'une
vraie
paix
dans
le
monde
en
dehors
du
Christ...
Comment
le
Christ
procure-t-il
cette
paix?
Il l'a
méritée
par
son
Sacrifice.
Il a
donné
sa vie
pour
apporter
la réconciliation
entre
Dieu
et
l'homme...
Ce
sacrifice
qui
attire
la
famille
humaine
vers
l'unité
est
rendu
présent
dans
l'Eucharistie.
Et
ainsi,
chaque
célébration
eucharistique
est la
source
d'un
nouveau
don de
la
paix...
Le don
que le
Christ
fait
de
Lui-même
est
plus
puissant
que
toutes
les
forces
de
division
qui
oppressent
le
monde»
(Aux
Congrès
eucharistiques,
11
mars
1988).
Les
bienfaits
de
l'Eucharistie
s'étendent
à
chacune
des
filles
de Mère
Catherine,
qui écrit:
«La
Religieuse
a
besoin
de
force.
Proche
du
tabernacle,
l'âme
trouve
la
force,
la
consolation
et la
résignation.
La
Religieuse
a
besoin
de
vertus.
Jésus
dans
le
Saint-Sacrement
est le
modèle
des
vertus.
La
Religieuse
a
besoin
d'espérance.
Dans
le
Saint-Sacrement
nous
possédons
le
gage
le
plus
précieux
de
notre
espérance.
L'Hostie
contient
le
germe
de la
vie
future».
En
septembre
1912,
lors
d'une
visite
des
Missions
dans
le
Nouveau
Mexique,
Mère
Catherine
est
atteinte
de fièvre
typhoïde.
Paraissant
proche
de la
mort,
elle
confie:
«Je
suis
dans
une
paix
parfaite».
Mais,
après
un séjour
à
l'infirmerie
de la
maison-mère,
elle
recouvre
la
santé
et
reprend
ses
activités.
Au
mois
d'avril
1913,
elle
s'embarque
de
nouveau
pour
Rome où
elle
obtient
l'approbation
définitive
de sa
Congrégation.
Une
manière
efficace
de
prier
En
1935,
lors
d'une
visite
des
Missions
dans
l'Ouest,
elle a
une
grave
crise
cardiaque,
et
doit
se
retirer
de la
vie
active.
Cependant,
elle
vit
encore
une
vingtaine
d'années
dans
la prière
constante,
supportant
patiemment
les
infirmités.
«L'acceptation
humble
et
patiente
de la
croix,
quelle
qu'en
soit
la
nature,
est
l'oeuvre
la
plus
haute
que
nous
ayons
à
faire»,
avait-elle
écrit.
Elle
s'adonne
entièrement
à
cette
vie
contemplative
dont
elle a
rêvé
dans
son
enfance,
et qui
lui
est
enfin
accordée.
«J'ai
découvert
une
manière
extrêmement
efficace
de
prier,
confie-t-elle.
Le
Coeur
de Jésus
est
aussi
mon
coeur,
puisque
je
suis
membre
de son
Corps,
et
avec
son
Coeur
je
prierai
Dieu
mon Père,
et ma
prière
sera
toujours
écoutée».
Le 3
mars
1955,
Mère
Catherine
Marie
Drexel
rend
paisiblement
son âme
à
Dieu
et
rejoint
dans
la béatitude
éternelle
Jésus,
son
divin
Époux.
Aujourd'hui
sa
Congrégation
compte
229
Soeurs
qui,
dans
le
domaine
de l'éducation,
de la
pastorale
et de
la
santé,
servent
les
plus
pauvres
et les
plus délaissés
parmi
les
Indiens
et les
Noirs
dans
14 États
américains,
à Haïti
et au
Guatemala.
Le bel
exemple
de
sainte
Catherine
Drexel
est un
encouragement
pour
notre
conduite
personnelle.
Sainte
Rose
de
Lima
disait:
«Quand
nous
servons
les
pauvres
et les
malades,
nous
servons
Jésus».
C'est
pourquoi
l'Église
a
toujours
eu un
amour
de prédilection
pour
les
pauvres.
Pour
ceux
qui
n'ont
ni les
moyens
ni les
forces
de
venir
directement
en
aide
aux
pauvres,
les
vingt
dernières
années
de la
vie de
sainte
Catherine
constituent
un
phare.
Elle
se
conformait
à la
volonté
de
Dieu
dans
l'acceptation
de ses
souffrances
et
dans
une
fervente
prière.
«Par
sa
Passion
et sa
mort
sur la
Croix,
le
Christ
a donné
un
sens
nouveau
à la
souffrance:
elle
peut désormais
nous
configurer
à Lui
et
nous
unir
à sa
Passion
rédemptrice.
[...]
C'est
dans
la prière
que
nous
pouvons
discerner
quelle
est la
volonté
de
Dieu
et
obtenir
la
constance
pour
l'accomplir.
Jésus
nous
apprend
que
l'on
entre
dans
le
Royaume
des
Cieux,
non
par
des
paroles,
mais
en
faisant
la
volonté
de mon
Père
qui
est
dans
les
Cieux
(Mt 7,
21)»
(CEC,
1505
et
2826).
Que le
Seigneur
vous
accorde
cette
grâce
ainsi
qu'à
tous
ceux
qui
vous
sont
chers!
Dom
Antoine
Marie
osb
P.
S. Nous
recevrons
avec
gratitude
toutes
les
adresses
d'éventuels
lecteurs
que vous
voudrez
bien
nous
envoyer.
N'hésitez
pas à
nous
demander
nos
tracts
sur la
Religion
catholique,
la
divinité
de
Notre-Seigneur
Jésus-Christ,
un «petit
livre de
prières»,
des
scapulaires
du
Mont-Carmel
avec
notice
explicative,
les
promesses
du Sacré-Coeur,
les mystères
du
Rosaire.
Numéros
des
comptes
Suisse :
-C.C.P.
: «Abbaye
Saint-Joseph
de
Clairval»
19-5447-7
Sion ou
chèques.
Belgique
:
-C.C.P.
: «Abbaye
Saint-Joseph
de
Clairval»
000-1339871-10
ou chèques.
France :
-C.C.P.
: «Abbaye
Saint-Joseph
de
Clairval»
5618 78
A Dijon
ou chèques.
USA :
-Chèques
bancaires
ordinaires
en $ us
(pas
besoin
de chèques
internationaux
spéciaux).
Canada :
-Chèques
bancaires
ordinaires
en $
can.
(pas
besoin
de chèques
internationaux
spéciaux).
Pour
publier
notre
lettre
dans une
revue,
journal
... ou
pour la
mettre
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ou une
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page une
autorisation
est nécessaire.
Elle
doit-être
demandée
à :
mel :
abbaye@clairval.com
Pour
plus de
renseignements
sur
l'abbaye
vous
pouvez
consulter
notre
site ;
vous y
trouverez
, entre
autre,
les
lettres
spirituelles
du deuxième
semestre
1996 à
l'année
2000, le
programme
des
retraites
pour
l'année
2001 et
début
2002 :
http://www.clairval.com/
ou
http://www.userpage.
fu-berlin.de/~vlaisney/index.htm
Les
moines
prient
à
toutes
vos
intentions
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