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2 février 2003
Bien cher Ami de l'Abbaye Saint-Joseph,
À l'ouverture de
la vingt-cinquième année de son pontificat,
le 16 octobre 2002, le Pape Jean-Paul II
proclamait une «Année du Rosaire» et
signait la Lettre apostolique Rosarium
Virginis Mariæ (RV). «Le Rosaire
de la Vierge Marie est une prière aimée de
nombreux saints et encouragée par le Magistère.
Dans sa simplicité et dans sa profondeur, il
reste, même dans le troisième millénaire
commençant, une prière d'une grande
signification, destinée à porter des fruits
de sainteté... Il serait impossible de citer
la nuée innombrable de saints qui ont trouvé
dans le Rosaire une authentique voie de
sanctification. Il suffira de rappeler saint
Louis-Marie Grignion de Montfort, auteur d'une
oeuvre précieuse sur le Rosaire...»
(Jean-Paul II, RV, n. 1, 8).
Louis Grignion est né à Montfort-la-Cane, en
Bretagne, le 31 janvier 1673. Dès le
lendemain de sa naissance, il reçoit le baptême.
Le jour de sa confirmation, il ajoutera à son
prénom celui de Marie. Mis en nourrice chez
une fermière des environs, l'enfant en
gardera l'amour de la nature et de la
solitude. Son père, un avocat, se montre d'un
caractère vif et parfois violent. Louis-Marie
est un garçon courageux qui étudie avec une
grande ardeur et manifeste beaucoup
d'intelligence. Dès son plus jeune âge, il
se tourne comme naturellement vers la Très
Sainte Vierge. Il l'appelle sa «bonne mère»,
lui demande avec une simplicité enfantine
tout ce dont il a besoin et porte ses frères
et soeurs à l'honorer. Lorsque Louise-Guyonne,
petite soeur qu'il chérit tout spécialement,
hésite à laisser ses jeux pour venir réciter
le chapelet avec lui, il lui dit d'un ton
convaincant: «Ma chère petite soeur, vous
serez toute belle, et tout le monde vous
aimera, si vous aimez bien le Bon Dieu».
L'art de nous
configurer au Christ
Louis-Marie entraîne les siens vers
Marie pour mieux les conduire à Jésus. «Il
ne s'agit pas seulement d'apprendre ce que le
Christ nous a enseigné, mais d'apprendre à
le connaître Lui, rappelle le Pape. Et quel
maître, en ce domaine, serait plus expert que
Marie?... Saint Louis-Marie Grignion de
Montfort expliquait ainsi le rôle de Marie
envers chacun de nous pour nous configurer au
Christ: «Toute notre perfection consistant à
être conformes, unis et consacrés à Jésus-Christ,
la plus parfaite de toutes les dévotions est
certainement celle qui nous conforme, unit et
consacre le plus parfaitement à Jésus-Christ.
Or, Marie étant de toutes les créatures la
plus conforme à Jésus-Christ, il s'ensuit
que, de toutes les dévotions, celle qui
consacre et conforme le plus une âme à
Notre-Seigneur est la dévotion à la Très
Sainte Vierge, sa sainte Mère, et que plus
une âme sera consacrée à Marie, plus elle
le sera à Jésus-Christ». Jamais comme dans
le Rosaire, le chemin du Christ et celui de
Marie n'apparaissent aussi étroitement unis.
Marie ne vit que dans le Christ et en fonction
du Christ!... Si la répétition de l'Ave
Maria s'adresse directement à Marie, en définitive,
avec elle et par elle, c'est à Jésus que
s'adresse l'acte d'amour» (RV, 14, 15,
26).
À l'âge de douze ans, Louis-Marie entre au
collège des Jésuites à Rennes. Bientôt, le
jeune homme se place en tête de sa classe. Il
manifeste un goût et un talent particuliers
pour la peinture. Guidé par un prêtre pieux,
il va, en compagnie d'autres élèves, visiter
les malades, leur apportant le meilleur de son
coeur; il leur lit et commente un passage d'Évangile,
puis les entretient de la Sainte Vierge. Au
collège de Rennes, il se fait deux vrais
amis, Jean-Baptiste Blain, qui écrira plus
tard sa vie, et Claude Poullard des Places,
futur fondateur de la Congrégation des Pères
du Saint-Esprit.
Louis-Marie désire devenir prêtre. Il subit
parfois de violentes scènes de la part de son
père qui a d'autres projets sur lui, mais sa
douceur finit par l'emporter, et à l'âge de
vingt ans, il part à pied pour le séminaire
Saint-Sulpice à Paris. En route, il donne à
des malheureux tout ce qu'il possède, puis
fait voeu de ne jamais rien posséder. À
Paris, on l'accueille d'abord dans un séminaire
établi pour les séminaristes pauvres. Ses résultats
sont excellents. Pendant les récréations, il
se mêle à la joie de tous, s'appliquant à réjouir
ses confrères par une conversation gaie et
amusante. Avec l'aval de son Supérieur, il
s'adonne à toutes sortes de pénitences, mais
sa santé ne résiste pas et une grave maladie
le terrasse. Rétabli, il achève ses études
au séminaire Saint-Sulpice et forme une
petite association dont les membres se vouent
spécialement à Notre-Dame. Lors d'un pèlerinage
à Chartres, Louis-Marie passe une journée en
oraison devant la statue de
Notre-Dame-sous-Terre.
C'est à l'école de la Sainte Vierge, et spécialement
en récitant le Rosaire, que notre Saint a
appris à prier et à contempler. «Le Rosaire
se situe dans la meilleure et dans la plus
pure tradition de la contemplation chrétienne,
écrit le Pape Jean-Paul II... C'est à partir
de l'expérience de Marie que le Rosaire est
une prière nettement contemplative. Privé de
cette dimension, il en serait dénaturé,
comme le soulignait Paul VI: «Sans la
contemplation, le Rosaire est un corps sans âme,
et sa récitation court le danger de devenir
une répétition mécanique de formules... Par
nature, la récitation du Rosaire exige que le
rythme soit calme et que l'on prenne son
temps, afin que la personne qui s'y livre
puisse mieux méditer les mystères de la vie
du Seigneur, vus à travers le coeur de Celle
qui fut la plus proche du Seigneur»» (RV,
5, 12).
Une lumière pour
le monde
Par la contemplation des mystères du
Rosaire, Louis-Marie acquiert une familiarité
toute simple avec Jésus et Marie. «De même
que deux amis qui se retrouvent souvent
ensemble finissent par se ressembler jusque
dans leur manière de vivre, de même, nous
aussi, en parlant familièrement avec Jésus
et avec la Vierge, par la méditation des Mystères
du Rosaire, et en formant ensemble une même
vie par la Communion, nous pouvons devenir,
autant que notre bassesse le permet,
semblables à eux et apprendre par leurs
exemples sublimes à vivre de manière humble,
pauvre, cachée, patiente et parfaite»
(Bienheureux Bartolo Longo. Cf. RV,
15). Pour que le Rosaire favorise une
connaissance plus complète de la vie du
Christ, le Saint-Père suggère d'y insérer,
en plus des quinze mystères habituels, une série
de mystères concernant la vie publique de Jésus,
mystères appelés «lumineux» car le Christ
est la lumière du monde (Jn 9, 5). Ce
sont: le Baptême au Jourdain, les noces de
Cana, l'annonce du Royaume de Dieu avec
l'appel à la conversion, la Transfiguration,
l'institution de la Sainte Eucharistie.
Ordonné prêtre à l'âge de 27 ans, le 5
juin 1700, Louis-Marie célèbre sa première
Messe dans l'église Saint-Sulpice, à l'autel
de la Sainte Vierge. Puis il part avec un prêtre
de Nantes qui a groupé quelques confrères en
vue de prêcher des Missions de village en
village. Après avoir oeuvré un certain temps
avec eux, il se met à la disposition de l'évêque
de Poitiers. Accueilli d'abord à l'hôpital
de la ville pour y servir les pauvres, il étonne
les malheureux par sa profonde piété. Voyant
sa charité à leur égard, ceux-ci demandent
à l'évêque de nommer leur nouveau
bienfaiteur aumônier de l'hôpital.
Louis-Marie écrit: «L'hôpital pour lequel
on me destine est une maison de trouble, où
la paix ne règne point, et une maison de
pauvreté où le bien, spirituel et temporel,
manque». En peu de mois d'un dévouement à
toute épreuve et malgré la vive opposition
de personnes influentes ainsi que de quelques
pauvres de l'hôpital qui ne veulent pas des réformes,
Louis-Marie remet de l'ordre dans la maison.
Son activité s'étend aussi bien aux besoins
matériels de ses protégés, pour lesquels il
organise des quêtes en ville, qu'à leur bien
spirituel: «Depuis que je suis ici, écrit-il,
j'ai été dans une Mission continuelle;
confessant presque toujours depuis le matin
jusqu'au soir et donnant des conseils à une
infinité de personnes... Le grand Dieu, mon Père,
que je sers quoiqu'avec infidélité, m'a donné
des lumières dans l'esprit que je n'avais
pas, une grande facilité pour m'énoncer et
parler sur-le-champ sans préparation, une
santé parfaite et une grande ouverture de
coeur envers tout le monde».
Il groupe plusieurs femmes malades de bonne
volonté, leur donne une règle de vie marquée
par l'humilité et la pénitence, et les
confie au Fils de Dieu, la Sagesse éternelle.
Peu après, une jeune fille de famille
bourgeoise, Marie-Louise Trichet, vient se
confesser à lui. Elle désire devenir
religieuse et Louis-Marie l'associe aux
pauvres femmes qu'il vient de réunir. Le 2 février
1703, il lui donne un habit religieux qui en
fait la risée de tous. Mais elle le portera
avec courage pendant dix ans, avant de devenir
la première Supérieure des Filles de la
Sagesse, Congrégation qui se dévoue au soin
des malades, des pauvres et des enfants et qui
compte aujourd'hui près de 2400 religieuses réparties
dans plus de 300 maisons.
Une lettre de
quatre cents pauvres
Peu avant Pâques 1703, Louis-Marie
part pour Paris. Pendant plusieurs mois, il
s'occupe des malades de l'hôpital de La
Salpêtrière.
Puis, congédié par l'administration de l'hôpital,
il reste dans la capitale, profitant de sa
solitude pour intensifier son union à Dieu;
il laisse déborder son coeur dans des pages
ardentes qui prendront pour titre: L'amour
de la Sagesse éternelle. En 1704, arrive
de Poitiers au Supérieur du séminaire
Saint-Sulpice, à Paris, une lettre étonnante
qui commence ainsi: «Nous, quatre cents
pauvres, vous supplions très humblement, par
le plus grand amour et la gloire de Dieu, nous
faire venir notre vénérable pasteur, celui
qui aime tant les pauvres, Monsieur Grignion...».
Deux lettres de l'évêque de Poitiers, adressées
à Louis-Marie, l'appellent également et le décident
à revenir dans cette ville, où il reprend
ses fonctions d'aumônier de l'hôpital.
Cependant, son zèle et l'ordre qu'il restaure
ne sont pas du goût de tous: un an après son
retour, il quitte à nouveau l'hôpital et
s'offre à l'évêque pour évangéliser
Poitiers et ses alentours. Se faisant tout à
tous, il parcourt les ruelles du faubourg de
Montbernage, entre dans les maisons, s'intéresse
aux santés, bénit les enfants. Sa douceur,
sa pauvreté et son humilité lui ouvrent
bientôt les coeurs, permettant de commencer
une Mission. Il aménage en chapelle une
grange au milieu de laquelle on place un grand
crucifix. Quinze étendards représentant les
mystères du Rosaire ornent les murs.
Processions, cantiques qu'il a lui-même
composés, chapelet récité en commun,
transforment peu à peu les coeurs. La Mission
achevée, Louis-Marie complète son oeuvre par
la plantation d'une croix. Puis, dans la
grange devenue chapelle «Notre-Dame des
Coeurs», il installe une statue de la Très
Sainte Vierge, demandant que quelqu'un
s'engage à venir réciter le chapelet devant
elle chaque dimanche et jour de fête. Aussitôt,
un ouvrier du quartier s'offre à le faire; il
remplira sa promesse, pendant quarante ans.
Une telle fidélité suppose un grand amour de
la Très Sainte Vierge que manifeste la répétition
des Ave Maria du Rosaire: «Si l'on s'en tient
à cette répétition d'une manière
superficielle, on pourrait être tenté de ne
voir dans le Rosaire qu'une pratique aride et
ennuyeuse. Au contraire, on peut considérer
le chapelet tout autrement, si on le regarde
comme l'expression de cet amour qui ne se
lasse pas de se tourner vers la personne aimée
par des effusions qui, même si elles sont
toujours semblables dans leur manifestation,
sont toujours neuves par le sentiment qui les
anime» (RV, 26).
Un champ assez
vaste
Un jour qu'il confesse dans une église,
Louis-Marie aperçoit un jeune homme qui prie
longuement. Mû par une inspiration, il le
convie à l'aider dans son travail
apostolique. Sous le nom de Frère Mathurin,
ce jeune homme consacrera sa vie à faire le
catéchisme aux enfants et à apprendre aux
foules les cantiques du Père, au cours des
Missions. Calomnié par ceux qui ne supportent
pas son apostolat, Louis-Marie devient suspect
aux yeux de l'évêque qui finit par lui
retirer sa mission de prédicateur. Le coup
est rude, mais le Père de Montfort le reçoit
avec humilité et y voit un dessein de la
Providence. Il décide alors d'aller à Rome
demander conseil au Pape lui-même. Reçu en
audience par Clément XI, au printemps de
1706, Louis-Marie expose ses difficultés et
son désir des Missions lointaines. «Vous
avez en France un champ d'apostolat assez
vaste pour exercer votre zèle, répond le
Pape. Dans vos Missions, enseignez avec force
la doctrine au peuple et aux enfants; faites
renouveler les promesses du Baptême». Puis,
le Saint-Père lui confère le titre de «Missionnaire
apostolique». Louis-Marie fixe au sommet de
son bâton de routier un crucifix béni par le
Pape et part pour l'Abbaye Saint-Martin de
Ligugé, au diocèse de Poitiers, où il pense
pouvoir se reposer un peu. Mais ses anciens
ennemis veillent, et il ne peut rester là.
Vers la fin de 1706, il se joint à M.
Leuduger, prêtre qui organise des Missions
paroissiales en Bretagne. Louis-Marie excelle
dans l'enseignement du catéchisme. À ses
yeux, ce travail est «le plus grand de la
Mission», et «trouver un catéchiste
accompli est plus difficile que trouver un prédicateur
parfait». Le catéchiste «tâche de se faire
aimer et craindre tout ensemble, en sorte
cependant que l'huile de l'amour surpasse le
vinaigre de la crainte»; il égaye le catéchisme
«qui de soi-même est assez sec, par de
petites et courtes histoires agréables, afin
de plaire par là aux enfants et de renouveler
leur attention». Pour mieux faire apprendre
la doctrine chrétienne, Louis-Marie la met en
vers et la fait chanter sur des airs connus.
Mais le Rosaire demeure sa prière préférée.
«Il est beau et fécond également de confier
à cette prière le chemin de croissance des
enfants, écrit le Pape Jean-Paul II... Réciter
le Rosaire pour ses enfants, et mieux encore
avec ses enfants... constitue une aide
spirituelle à ne pas sous-estimer» (RV,
42).
Trop à l'aise
Dans la prédication, Louis-Marie
enseigne les grandes vérités de la foi (la
mort, le jugement, le ciel, l'enfer), dénonce
vices et péchés, puis exhorte à la
contrition et à la confiance dans la miséricorde
divine. Il fait renouveler les promesses du
Baptême et confère les sacrements de la Pénitence
et de l'Eucharistie. La Providence divine
soutient son serviteur par le don des miracles
(guérisons, multiplication de la nourriture,
etc.). Mais à la suite de divergences de vues
entre lui et M. Leuduger, le Père de Montfort
s'installe dans un petit ermitage près de sa
ville natale. Deux ans après, il part pour
Nantes où un prêtre ami, M. Barrin, Vicaire
général, l'appelle. Dans ce diocèse, il prêche
de nombreuses Missions, se fait proche des
pauvres qu'il réconforte et encourage à
vivre saintement et laborieusement. Convaincu
de la valeur de la souffrance qui enfante les
âmes, il dit à un de ses collaborateurs,
lors d'une Mission sans problèmes: «Nous
sommes ici trop à notre aise; nous sommes très
mal, notre Mission sera sans fruits parce
qu'elle n'est pas fondée ni appuyée sur la
Croix; nous sommes ici trop aimés, voilà ce
qui me fait souffrir; point de croix, quelle
affliction pour moi!»
La foi du Père de Montfort dans le mystère
de la Croix lui inspire le dessein de
construire un calvaire monumental près de
Pont-Château. Il s'agit d'élever une véritable
colline, entourée d'un fossé, sur laquelle
seront plantées trois croix comme au
Golgotha. Le travail commence sans tarder avec
de nombreux ouvriers bénévoles. Louis-Marie
quête dans les fermes la nourriture de ce
petit peuple. Mais, l'ouvrage achevé, la bénédiction
du Calvaire est interdite par l'évêque de
Nantes. En effet, sous prétexte que la
nouvelle colline pourrait devenir une
dangereuse forteresse aux mains d'envahisseurs
ennemis, le Roi Louis XIV, mal informé, a
donné l'ordre de la raser. Louis-Marie
soupire: «Le Seigneur a permis que j'aie fait
faire ce Calvaire, il permet aujourd'hui qu'il
soit détruit: que son saint nom soit béni!»
Retrouvant la paix de son âme, il continue
son travail apostolique. Après sa mort, le
Calvaire sera reconstruit.
En 1711, le Père de Montfort est appelé par
l'évêque de La Rochelle. Il fait de
nombreuses Missions dans son diocèse. La
Rochelle est un fief calviniste. Ne voulant
pas laisser aux protestants la pensée qu'eux
seuls respectent la Bible, il organise une
procession, où, sous le dais, un prêtre
porte respectueusement le Livre Saint.
Louis-Marie fait aussi réciter le Rosaire en
paroisse et en famille. En effet, depuis la
canonisation, en 1710, de saint Pie V, grand
promoteur de cette dévotion, la ferveur
envers le Rosaire s'est accrue. De nos jours,
Jean-Paul II rappelle que la prière du
Rosaire demeure très puissante spécialement
pour la paix et pour la famille: «Le Rosaire
est une prière orientée par nature vers la
paix, du fait même qu'elle est contemplation
du Christ, Prince de la paix et notre paix
(Ep 2,14). Celui qui assimile le mystère du
Christ – et le Rosaire vise précisément à
cela – apprend le secret de la paix et en
fait un projet de vie. En outre, en vertu de
son caractère méditatif, dans la tranquille
succession des «Ave Maria», le Rosaire
exerce sur celui qui prie une action
pacificatrice...
«Prière pour la paix, le Rosaire est aussi,
depuis toujours, la prière de la famille et
pour la famille. Il fut un temps où cette prière
était particulièrement chère aux familles
chrétiennes et en favorisait certainement la
communion... De nombreux problèmes des
familles contemporaines, particulièrement
dans les sociétés économiquement évoluées,
dépendent du fait qu'il devient toujours plus
difficile de communiquer. On ne parvient pas
à rester ensemble, et les rares moments passés
en commun sont absorbés par les images de la
télévision. Recommencer à réciter le
Rosaire en famille signifie introduire dans la
vie quotidienne des images bien différentes,
celles du mystère qui sauve: l'image du Rédempteur,
l'image de sa Mère très sainte» (RV,
40, 41).
En 1712, Louis-Marie rédige le Traité de
la vraie dévotion à la Sainte Vierge. «J'ai
mis la main à la plume pour écrire sur le
papier ce que j'ai enseigné avec fruit en
public et en particulier dans mes Missions
pendant bien des années», écrit-il. Dans
ces pages le Saint montre que la grâce du
Baptême appelle une totale consécration à Jésus-Christ,
qui ne saurait être parfaite sans une totale
consécration à Marie.L'opposition janséniste
empêche le Père de Montfort de publier son
traité qui ne verra le jour qu'en 1843, soit
plus d'un siècle après sa mort.
«Allons en
paradis!»
Louis-Marie a le souci de l'instruction
des enfants et il crée de petites écoles
gratuites dans les villages. En 1715, il met
au point les Règles des Filles de la Sagesse.
Quant aux Missions, il est aidé par quatre Frères,
mais aucun prêtre ne l'a rejoint d'une manière
stable. Un jour, rencontrant un jeune prêtre
à moitié paralysé, René Mulot, il le fixe
dans les yeux et lui dit: «Suivez-moi!» Étonné,
mais conquis, le Père Mulot se met à sa
suite. Il deviendra, après la mort du Père
de Montfort, le premier Supérieur général
de ses familles religieuses. Au début d'avril
1716, Louis-Marie se rend à
Saint-Laurent-sur-Sèvre pour y prêcher une
Mission. Il se dépense selon son habitude,
mais ses forces déclinent et bientôt il est
épuisé. Après un dernier sermon où il
parle de la douceur de Jésus, avec des
accents qui bouleversent son auditoire, il
doit s'aliter. On lui administre les derniers
sacrements. Réunissant ses dernières forces,
il chante: «Allons, mes chers amis, allons en
paradis! Quoi qu'on gagne en ces lieux, le
paradis vaut mieux!» Il tient dans ses mains
un crucifix et une statuette de la Sainte
Vierge. Le 28 avril, à l'âge de
quarante-trois ans, il rend son âme à Dieu.
Avec saint Louis-Marie, tournons-nous avec
confiance vers Marie en récitant le Rosaire.
«Une prière aussi facile, et en même temps
aussi riche, mérite vraiment d'être redécouverte
par la communauté chrétienne, affirme le
Pape... Je me tourne vers vous, frères et
soeurs de toutes conditions, vers vous,
familles chrétiennes, vers vous, malades et
personnes âgées, vers vous les jeunes:
reprenez avec confiance le chapelet entre vos
mains, le redécouvrant à la lumière de l'Écriture,
en harmonie avec la liturgie, dans le cadre de
votre vie quotidienne» (RV, 43).
Nous prions pour vous, et à toutes vos
intentions, la Reine du Très Saint Rosaire et
son époux, saint Joseph.
Dom Antoine Marie osb
P. S. Nous recevrons avec gratitude toutes
les adresses d'éventuels lecteurs que vous
voudrez bien nous envoyer. N'hésitez pas à
nous demander nos tracts sur la Religion
catholique, la divinité de Notre-Seigneur Jésus-Christ,
un «petit livre de prières», des scapulaires
du Mont-Carmel avec notice explicative, les
promesses du Sacré-Coeur, les mystères du
Rosaire.
Numéros des comptes
Suisse : -C.C.P. : «Abbaye Saint-Joseph de
Clairval» 19-5447-7 Sion ou chèques.
Belgique : -C.C.P. : «Abbaye Saint-Joseph de
Clairval» 000-1339871-10 ou chèques.
France : -C.C.P. : «Abbaye Saint-Joseph de
Clairval» 5618 78 A Dijon ou chèques.
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(pas besoin de chèques internationaux spéciaux).
Canada : -Chèques bancaires ordinaires en $
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semestre 1996 à l'année 2000, le programme des
retraites pour l'année 2001 et début 2002 :
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ou
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Les moines prient à toutes vos intentions
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